Un magistrat libanais a annoncé mercredi l’abandon des poursuites contre le général Michel Aoun, à quatre jours du retour annoncé de l’ancien Premier ministre, après 15 ans d’exil. Dans le même temps, les partisans de l’opposition manifestaient à Beyrouth pour réclamer la libération de prison de l’ancien chef des milices chrétiennes Samir Geagea.
L’emprisonnement de Geagea et l’exil du général Aoun, qui vit en France depuis 1991, sont des blessures ouvertes pour la minorité chrétienne maronite depuis la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990). Les manifestants étaient plusieurs milliers mercredi à réclamer l’amnistie pour Samir Geagea. Condamné à la prison à vie, il a passé la plus grande partie des 11 dernières années à l’isolement dans une cellule souterraine au ministère de l’Intérieur.
Geagea est le seul chef de guerre important actuellement emprisonné : d’autres protagonistes de la guerre civile libanaise ont eux bénéficié d’une amnistie et sont devenus députés ou ministres. Ses partisans le considèrent depuis longtemps comme un prisonnier politique, mais toute tentative de le faire libérer a toujours été bloquée par Damas. L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a notamment réclamé sa libération ou un nouveau jugement.
La suite de "l’affaire Geagea" permettra de vérifier si la Syrie a vraiment quitté le Liban…