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Valeurs chrétiennes : Education / Valeurs chrétiennes : Famille

Priver les parents du droit de sanctionner, c’est les priver de leur autorité

Priver les parents du droit de sanctionner, c’est les priver de leur autorité

De Jérôme Lartigue sur Smart Reading Press :

«L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques.» Voilà ce que nous annonce la loi votée par l’Assemblée nationale le 29 novembre dernier, ratifiée par le Sénat le 2 juillet et publiée au Journal Officiel ce jeudi 11 juillet 2019.

L’article 371-1 du Code civil est donc modifié. Il se voit augmenté de cette simple phrase, presque banale, dont chacun s’accordera à dire qu’elle est tellement évidente que l’on peut se demander l’utilité de la figer dans le marbre.

L’exposé des motifs qui vient en préambule de la proposition de loi parle de VEO : Violences Éducatives Ordinaires. S’il est bien difficile d’en faire une liste exhaustive – ce que le législateur ne s’autorise pas –, rien n’est plus dangereux que de laisser pointer la suspension au terme d’une liste restant à compléter, et cela le législateur le fait. Cela revient à abandonner sa lecture, son interprétation, son application à l’arbitraire de ceux qui en seront saisis. «Rassurez-vous !», semble nous dire le législateur dans ce préambule car «la règle posée est de nature exclusivement civile et ne s’accompagne d’aucune sanction pénale nouvelle».

Quel sera l’effet de cette petite phrase agrégée au Code civil dans la vie quotidienne des Français ? Selon toute vraisemblance, elle participera de la redéfinition des contours de la relation parent-enfant pour passer de l’éducation à la séduction. Priver les parents du droit de sanctionner, c’est les priver de leur autorité, c’est nier cette responsabilité qui est la leur de faire grandir l’enfant, de le sortir de lui-même pour le conduire vers l’âge adulte.

Gardons-nous de rendre l’éducation responsable de toute maltraitance…

La société aspire à prendre soin des plus faibles, des plus fragiles : «Les femmes et les enfants d’abord !».

Cette aspiration demeure-t-elle ? Sa mise en œuvre évolue… La société reconnaissait la place de l’homme ; elle décrète aujourd’hui, dans ces décrets d’application qui suivent le vote des lois qu’elle n’en a plus besoin pour faire avancer la société.

D’un impératif catégorique qui visait, chevaleresque, à protéger les plus faibles, on en vient à un impératif catastrophique visant, cavalier, à gommer, supprimer la figure du père, jusqu’à l’effacer de la mémoire collective, la réduisant à néant dans la relation singulière.

De façon plus large, la notion d’adulte et de parent est en passe d’être dissoute. L’enfant peut évoluer selon son libre vouloir, qu’on lui laissera le soin de se forger sans repères ni limites. Il devient le centre de tout, il est le roi du monde, comme l’illustre si bien cette publicité pour le C4 Citroën2 diffusée en ce moment sur les écrans. À force de lui reconnaître une place centrale, on en fait une marionnette qui s’impose, sans limites, sans conscience de ce qu’il fait, avec une toute-puissance arrogante qui le met en position d’être premier, même dans les situations où il est incongru, même dans les situations où il n’a pas sa place. Il devient l’intrus à la tête d’ange devant lequel chacun plie… de bonne grâce ? De toute évidence, non !

À vouloir éradiquer une certaine violence, on en vient à en prôner une autre, celle de la toute-puissance de l’enfant devant lequel les parents n’auront qu’à se soumettre.

Or, l’enjeu de l’éducation est tout autre : «Vous, les enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car c’est cela qui est juste. Honore ton père et ta mère, c’est le premier commandement qui soit assorti d’une promesse : ainsi tu seras heureux et tu auras longue vie sur la terre. Et vous, les parents, ne poussez pas vos enfants à la colère, mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur.» (Ép 6, 1-4)

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6 commentaires

  1. Ce qui prouve le caractère diabolique de notre société et de nos dirigeants. Détruire l’oeuvre de Dieu est le but du diable.

  2. Faire les gros yeux à un enfant tombe désormais sous coup de la loi pour les parents, mais est obligatoire comme seule condamnation des sauvageons par les magistrats…
    Et les sauvageons peuvent être les mêmes mineurs auxquels les parents…
    À force de marcher sur la tête, la France va mettre au chômage tous les fabricants et marchands de chaussures.
    ???????

  3. on ne peut plus punir en classe, c’est trop difficile (coller les élèves impose des contraintes dissuasives au prof), donc les élèves de tous ages agissent en conséquence, et on voit le résultat
    si maintenant c’est pareil à la maison…
    la peur du gendarme est le début de la sagesse…
    plus de sagesse, tout simplement

  4. Partisan de la fessée (limitée à une tape sur la fesse), j’ai pu constater autour de moi que mes enfants se sentent protégés par mon autorité, car un enfant ne peut pas se sentir protégé par un parent qu’il méprise.

    La fessée permet à l’enfant de savoir quelle est la limite droite et quelle est la limite gauche au delà desquelles il y a sanction.
    Et SURTOUT évite les violences psychologiques qui elles, ne se voient pas !

  5. Comment revendre mon bon vieux martinet?

  6. Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
    lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole,
    lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
    lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,
    alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. PLATON

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