L’ex-président de la Commission européenne (qui la dirigea pendant cinq ans jusqu’à fin novembre dernier), actuel chef de l’opposition en Italie, Romano Prodi regrette l’absence de références aux racines chrétiennes dans la nouvelle Constitution européenne. "La demande commune à toutes les Eglises d’une reconnaissance explicite dans le préambule de la Constitution du rôle historique du christianisme n’a pas été acceptée. Je pense que cet aspect représente vraiment un maillon manquant", écrit M. Prodi dans une lettre adressée à La Repubblica.
"Aujourd’hui, l’Union européenne voit à ses frontières orientales la Russie, l’Ukraine et le Bélarus et la Turquie au sud-est ; avec l’entrée de Chypre et de Malte, l’UE est en contact direct avec le Proche Orient. Avec cette nouvelle géographie, l’Europe a une nouvelle responsabilité internationale en ce qui concerne le droit, la justice, la paix, mais celle-ci ne pourra être exercée que si la question de son identité est résolue".
"Les religions présentes historiquement en Europe, en particulier le christianisme (…) peuvent apporter une contribution essentielle en tant que facteurs d’intégration et de fraternité, éléments culturels qui dépassent et transcendent la signification ethnique des patries et contribuer ainsi à une nouvelle saison de l’européisme et à la vocation universelle de l’Europe. L’Europe nouvelle porte en elle les valeurs qui ont fécondé pendant deux millénaires un art de penser et de vivre dont le monde entier a été bénéficiaire. Le christianisme occupe un poste privilégié parmi ces valeurs".
"Une Europe qui renierait son propre passé, qui renierait le fait religieux et ne tiendrait pas compte de la dimension spirituelle, serait fortement diminuée".