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Science

Produire des vaccins éthiques, c’est possible

D’Olivier Bault dans le numéro de Présent du 26 août :

L’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a accordé le 23 août son approbation définitive au vaccin anti-Covid Pfizer-BioNTech. Jusqu’ici, le vaccin à ARN messager germano-américain Pfizer-BioNTech bénéficiait uniquement outre-Atlantique d’une autorisation d’urgence. A l’occasion de cette autorisation définitive, le Charlotte Lozier Institute (LCI), un institut de recherche créé par l’organisation pro-vie Susan B. Anthony List, rappelle que, si aucune lignée cellulaire provenant d’un enfant avorté n’est utilisée dans la fabrication de ce vaccin (contrairement à l’AstraZenecca, au Janssen ou au Spoutnik V), de telles cellules ont été utilisées dans certains tests en laboratoires.

Paradoxalement, à en croire le tableau régulièrement mis à jour par le LCI, pour se faire vacciner avec un produit pour lequel aucune lignée cellulaire issue d’un prélèvement d’organe sur enfant avorté n’a été utilisée à quelque étape que ce soit, il faudrait recourir au Sinopharm chinois qui n’est malheureusement pas admis dans l’Union européenne.

Pour le docteur David Prentice, vice-président du LCI cité le 23 août sur le site Life News,

« Il existe des alternatives viables à l’utilisation de cellules issues de l’avortement. A l’avenir, le LCI continuera à défendre l’utilisation de ces alternatives éthiques et non controversées pour tous les tests de ce vaccin et des futurs vaccins. C’est un objectif réalisable avec un effort national ciblé et la coopération du secteur. »

On ne peut que regretter que l’Eglise catholique n’ait pas eu une attitude plus claire et plus cohérente dans ce domaine. La pandémie de Covid était l’occasion de faire pression sur les gouvernements et l’industrie pharmaceutique pour mettre fin aux pratiques consistant à prélever des organes sur des enfants avortés, dans des conditions inavouables, afin de cultiver ensuite des cellules qui sont revendues aux fins de la production de certains vaccins.

En mars, des évêques américains avaient mis en garde les catholiques contre le vaccin Janssen de Johnson & Johnson. « Contrairement aux vaccins Moderna et Pfizer, Johnson & Johnson utilise une lignée de cellules souches provenant d’avortements pratiqués il y a plus de 30 ans pour produire son vaccin », avait par exemple écrit un évêque de Louisiane. En décembre 2020, la conférence épiscopale des Etats-Unis avait estimé qu’il était « moralement admissible » de recourir aux vaccins Pfizer et Moderna qui n’utilisent pas ces cellules d’enfants avortés dans le processus de production. « Compte tenu de la gravité de la pandémie actuelle et du manque de disponibilité de vaccins alternatifs, les raisons d’accepter les nouveaux vaccins Covid-19 de Pfizer et Moderna sont suffisamment sérieuses pour justifier leur utilisation, malgré leur lien lointain avec des lignées cellulaires moralement compromises », avaient écrit les évêques américains en enjoignant les fidèles d’éviter le vaccin AstraZeneca qui utilise (comme le Janssen) de telles cellules pour sa fabrication (ce qui ne veut pas dire que ces cellules sont ensuite présentes dans les doses de vaccins).

Mais de fait, à en croire le LCI, il existe aujourd’hui une alternative éthique : le vaccin chinois Sinopharm. Seulement, mis à part le gouvernement hongrois, les gouvernements occidentaux n’en veulent pas pour des raisons politiques et parce que, comme les compagnies pharmaceutiques américaines et européennes, ils se moquent bien des considérations éthiques. Et d’ailleurs les Hongrois vaccinés avec le vaccin Sinopharm n’ont pas droit au passeport sanitaire européen : s’ils veulent voyager sans encombre dans les pays qui exigent ce passeport, ils doivent se faire revacciner avec une double-dose de vaccin non éthique approuvé par l’agence européenne des médicaments.

Dans ces conditions, le passeport sanitaire européen et plus encore le passe vaccinal imposé par Macron et son gouvernement pour accéder à toutes sortes de services est aussi une violation de la liberté de conscience.

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