Quasiment un an après avoir simulé, seins nus, un avortement près de l'autel de l'église de la Madeleine, à Paris, l'ex-Femen Eloïse Bouton a été condamnée pour exhibitionnisme à un mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel de Paris s'est montré plus clément que le parquet, qui réclamait trois à quatre mois de prison avec sursis et 1500 € d'amende.
Eloïse Bouton a fait appel.
[Addendum] : Le curé de la Madeleine recevra 2000 € au titre du préjudice et 1500 € de remboursement de frais de justice. Réaction de son avocat dans Famille chrétienne :
"« C’est une belle décision de principe. Le juge reconnaît ainsi que l’action de la Femen a porté atteinte aux prérogatives du curé et le reconnaît donc dans ses droits d’affectataire des lieux », explique l’avocat parisien. Ce point fut longuement débattu lors du procès d’octobre dernier. La défense estimait que le curé, n’étant pas physiquement présent au moment de l’agissement de la militante, ne pouvait prétendre à un quelconque préjudice. « Au travers du curé, c’est toute la communauté chrétienne et même au-delà que le juge a voulu viser », explique Me Delvolvé. À l’époque, l’acte avait été unanimement condamné par la classe politique et les responsables religieux.
Cette décision s’inscrit dans la droite ligne de celle prise par la justice en 2005 lors d’une parodie de mariage gay à Notre-Dame de Paris. Elle est aussi pleinement en accord avec l’esprit de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905. « Cette décision rappelle que les lieux de culte catholiques sont protégés en France au même titre que n’importe quel autre lieu de culte. Il n’y a pas de différence », fait remarquer Me Delvolvé.