Communiqué des Associations Familiales Catholiques :
La politique du soutien à la natalité reste insuffisante.
La préservation de la PreParE constitue un point d’appui encourageant, mais le nouveau congé de naissance complémentaire ne répond pas suffisamment aux enjeux d’une vraie politique de soutien à la natalité.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 s’inscrit dans un contexte de baisse préoccupante de la natalité et de vieillissement accéléré de la population. Or l’équilibre démographique et social de la France dépend étroitement de la vitalité des naissances et du soutien apporté aux familles.
S’il convient de saluer la volonté du gouvernement de maîtriser les déficits et d’engager un effort de régulation dans plusieurs domaines (soins, dépenses hospitalières, lutte contre les fraudes), force est de constater que l’encouragement à accueillir et élever des enfants reste largement absent des solutions proposées.
Un maintien de la PreParE
Le maintien de la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) est une bonne nouvelle. En effet, la PreParE reste un levier essentiel de soutien à la parentalité, permettant encore à 200 000 familles de suspendre leur travail pour se consacrer à leurs jeunes enfants dans la période préscolaire. Ce maintien témoigne d’une reconnaissance, encore trop rare, du rôle des familles dans la cohésion sociale et la préparation de l’avenir. Néanmoins, avec un montant de la PreParE à 456,06 €, cette liberté de prendre du temps avec son enfant d’âge préscolaire n’est réellement accessible qu’aux familles les plus aisées.
Un « congé de naissance complémentaire » mais loin du compte
Le nouveau « congé de naissance complémentaire » annoncé par le gouvernement constitue une avancée symbolique, en ce qu’il reconnaît la nécessité d’un temps d’accompagnement
Toutefois, sa durée limitée à deux mois, l’absence de chiffrage précis de son montant et la rémunération dégressive du second mois suscitent des réserves par rapport aux attentes des parents.
En l’état, cette mesure reste en deçà des besoins réels des familles qui demandent un congé bien rémunéré de 6 à 12 mois ; elle empiète sur leur liberté d’organisation en ne permettant pas la possibilité de transfert de ce congé entre les conjoints. Elle risque de s’avérer inaccessible pour nombre de foyers, si la compensation financière n’était pas suffisante, en particulier le deuxième mois. Rappelons que le rapport des 1000 premiers jours préconisait un congé « parental » de 9 mois avec un niveau d’indemnisation d’un montant minimum de 75% du revenu perçu !
Le budget moyen d’une place de crèche étant de 1600€, le mode de garde le moins onéreux pour les finances publiques est la garde familiale, lorsque les parents le souhaitent et en ont les moyens.
Des choix budgétaires et sociaux décorrélés
Au-delà de ces aspects, plusieurs dispositions du texte interrogent :
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Le transfert de ressources de la branche famille vers la maladie et la vieillesse compromet la capacité de la branche à investir dans l’avenir.
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La sous-indexation programmée des prestations sociales et des pensions jusqu’en 2030 fragilise les ménages.
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Enfin, le report de la majoration des allocations familiales de 14 ans à 18 ans diffère le soutien aux familles confrontées à des coûts accrus dès l’adolescence, ce d’autant qu’en parallèle le PLF prévoit de supprimer les réductions d’impôts pour frais de scolarité des parents ayant des enfants dans le secondaire et le supérieur.
Les AFC attendent des mesures à la hauteur des défis économiques et démographiques à venir ; c’est-à-dire des politiques qui fassent réellement confiance aux familles leur donnent les moyens d’accueillir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent et leur laissent la liberté de s’organiser selon leurs besoins.