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Culture

Prométhée, La religion de l’homme, essai sur une herméneutique du concile Vatican II

Prométhée, La religion de l’homme, essai sur une herméneutique du concile Vatican II

L’abbé Álvaro Calderón (FSSPX), professeur de théologie dogmatique et morale au séminaire La Reja de Buenos Aires, en Argentine, a publié un ouvrage analysant le Concile Vatican II. L’ouvrage de 2010 vient seulement d’être traduit en français. Il analyse le Concile Vatican II et tous les changements qu’il a amenés dans l’Église – liturgie, catéchisme, droit canon, vie des séminaires, quotidien des paroisses. L’herméneutique d’une réforme dans la continuité fait face à une herméneutique de rupture, certains pour s’en réjouir, d’autres, comme c’est le cas avec ce livre, pour s’en désoler.

Revenant à la source de la crise de l’Occident, depuis l’humanisme de la Renaissance, ce livre décrypte les textes du Concile à l’aune de cette religion prométhéenne qui a envahit l’Occident, avec la Réforme, la Révolution et la sacro-sainte démocratie du peuple. Pour l’auteur, Vatican II est, comme Prométhée osa le faire jadis, dans la mythologie grecque, le détournement, au profit de l’homme, du culte divin.

L’auteur souligne l’invention de la modernité, avec la naissance au XIVe siècle du mouvement humaniste

libérant la raison par le retour à la philosophie et à la littérature païennes. […] Inévitablement, ceci a conduit à se libérer également de l’autorité disciplinaire de l’Eglise. Les rois chrétiens furent parmi les premiers à le faire (Philippe le Bel), favorisant par leur exemple la généralisation de ce mouvement dans la réforme protestante du XVIe siècle. Descartes se libère, avec son “doute méthodique”, de toute autorité doctrinale antérieure, que ce soient des théologiens chrétiens ou des philosophes païens, se mettant à penser sans le respect révérentiel envers la tradition, qui avait jusque-là caractérisé l’homme depuis l’antiquité. Et comme cela ne pouvait manquer d’arriver, un siècle plus après, l’humanisme des lumières coupe la tête aux rois pour se libérer aussi de l’autorité disciplinaire de l’ordre politique chrétien. […]

Le concile Vatican II a signifié l’adoption de la modalité moderne dans l’exercice du pouvoir de la part de la hiérarchie ecclésiastique, la seule qui conservait encore l’exercice d’une véritable autorité. Avec elle tombaient toutes les autorités politiques qui tentaient laborieusement de se maintenir dans un exercice plus traditionnel du pouvoir, et qui tiraient leur force du soutien doctrinal et moral de l’Eglise.

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