Pierre-Olivier Arduin décrypte le mensonge du Bac Blanc de SVT, que nous avions signalé récemment :
"Décidément, le module Féminin/Masculin des nouveaux programmes de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) des 1ere ES et L n’en finit plus de faire parler de lui. Après le chapitre très controversé « Devenir homme ou femme » qui fait la part belle à la « théorie du genre », celui intitulé « Prendre en charge sa vie sexuelle » est sur le point de susciter une nouvelle polémique. En cause, un sujet blanc du baccalauréat où la propagande idéologique le dispute à la manipulation des faits scientifiques.
Dès 2012, les lycéens des classes de 1ere ES et L passeront l’épreuve écrite anticipée de sciences (SVT-Physique-Chimie) dont une note de service du Ministère de l’Education précise qu’elle comportera 3 parties. Si les deux premières ne soulèvent pas de questions particulières car abordant des thèmes qui mêlent biologie, physique et chimie […], la troisième sera spécifique des SVT et a toutes les chances de porter sur le module Féminin/Masculin. Suivant la procédure habituelle, le ministère a présenté en juin 2011 plusieurs exemples de sujets blancs de baccalauréat avec une grille de correction adressée aux enseignants. L’un d’eux propose ainsi dans sa troisième partie un exercice relevant directement du chapitre «Prendre en charge sa vie sexuelle». L’exercice noté sur 6 points concerne le mécanisme d’action de la contraception d’urgence ou pilule du lendemain. Le petit texte sensé introduire la problématique est tiré d’un message laissé par une jeune fille sur un forum de discussion.
« J’ai dû prendre la pilule du lendemain il y a quelques semaines et je n’arrive pas à m’en remettre. Pour moi, la prendre, ça veut tout simplement dire que si bébé il y a eu, je me suis faite avorter. Mon compagnon ne comprend pas du tout mon opinion. Pour lui, c’est juste le rattrapage d’un accident ».
Tout l’exercice consiste pour le futur candidat au baccalauréat à démonter les préjugés de cette jeune femme qui confond contraception et avortement et lui montrer en quoi elle a tort. Pour cela deux documents très orientés sont soumis à l’élève. Le premier est un extrait de la notice d’utilisation du Norlevo, nom commercial de la pilule du lendemain : « La substance active est le lévonorgestrel (…). Cette contraception d’urgence doit être utilisée le plus tôt possible, de préférence dans les 12 heures et au plus tard dans les 72 heures (3 jours) après le rapport sexuel non protégé (…). Il ne fonctionne pas si vous êtes déjà enceinte ». Le second est un graphique qui montre l’évolution de la concentration sanguine de l’hormone LH en fonction du temps, la première courbe avec un « pic de LH » étant celle d’une femme qui ne reçoit pas de lévonorgestrel, la seconde montre l’absence de pic de sécrétion de cette même hormone chez une femme qui prend la « contraception d’urgence » deux jours avant l’ovulation. Il est alors demandé au lycéen de rédiger un message expliquant à l’internaute en quoi la prise de la pilule du lendemain ne peut pas être considérée comme un avortement.
L’exercice, en mêlant le faux et le vrai, est redoutable par la manipulation des faits et la présentation tronquée du fonctionnement de la pilule du lendemain qu’il implique. Pour satisfaire à la consigne biaisée de la question rédactionnelle, l’élève est en effet contraint de faire une réponse partiale s’il ne veut pas être sanctionné. […] Selon sa définition classique, l’avortement est la destruction, quelle que soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence située entre la conception et la naissance. L’action antinidatoire de la pilule du lendemain n’est donc qu’un avortement précoce réalisé à travers des moyens chimiques. La jeune femme qui ingère la pilule du lendemain ne connaît pas le moment exact de son ovulation, elle ne saura donc jamais à quel moment du cycle elle se trouve et si elle a détruit ou non l’embryon qu’elle portait. Elle devra ainsi vivre avec cette incertitude pesante comme le montre le témoignage douloureux de l’internaute sur le forum de discussion. […] La déformation scientifique relève ici du révisionnisme tant la manipulation de la réalité biologique est considérable. Il est purement et simplement exigé de l’élève qu’il contredise l’objectivité des données embryologiques universelles qui faisaient jusqu’ici référence, en l’occurrence que la procréation humaine ou la reproduction animale démarrent au moment de la fécondation."
Par conséquent, l’AFSP demande au Ministre de l’Education nationale l’assurance que le module Féminin/Masculin du chapitre Prendre en charge sa vie sexuelle ne sera pas retenu pour l’épreuve écrite anticipée de sciences au baccalauréat général.