Après une semaine sans manger :
"Je mets un terme à mon jeûne car nous avons obtenu aujourd'hui la réponse que j'attendais : une proposition de loi organique a été déposé ce matin pour rendre applicable l'article 68 de la Constitution qui prévoit la destitution du Président de la République.
J'ai accompli d'abord un jeûne spirituel, en tant que catholique. Ce jeûne était d'abord un témoignage de foi offert pour la France.
J'ai aussi accompli un jeûne politique. Je souhaite aujourd'hui qu'il conduise les députés à prendre position. Ça s'adresse particulièrement aux députés de l'opposition qui critiquent le gouvernement mais ne font rien en réalité pour s'opposer à lui.
Je leur adresse ce message : les élections sont maintenant dans quelques semaines. Soit ils sont pro gouvernement et ils ne signent pas cette proposition de loi ; soit ils sont contre le gouvernement, et ils signent la proposition de loi organique déposée aujourd'hui.
Nous allons mettre tout en oeuvre pour qu'ils fassent le bon choix."
La proposition de loi sera déposée par Jacques Bompard.
A ceux qui l'ont soutenue, elle écrit :
"Chers amis,
En ce lundi 3 février, j'ai la grande joie de vous annoncer la victoire obtenue grâce au soutien sans faille que vous m'avez témoigné. Une proposition de loi portant sur les règles d'application de l'article 68 de la Constitution a été déposée. Elle ouvre la voie à la réunion du parlement en Haute Cour de justice pour prononcer une possible destitution du Président de la République. Sans cette disposition législative, la Constitution restait, sur ce point, lettre morte. Dans une république comme la France, cette anomalie était un véritable déni de démocratie. J'ai accompli une petite partie du chemin. Je vous laisse poursuivre ce combat avec la certitude qu'ensembles, nous pouvons faire reculer le système mortifère qui cherche à étendre sur la France ses principes destructeurs : dissolution de la famille, destruction de la filiation, marchandisation des enfants, propagande idéologique à l'école, condamnation à mort des plus faibles, mais aussi abolition de notre souveraineté, ruine de notre économie, asservissement des contribuables, atteinte à nos libertés fondamentales…
La voie est maintenant tracée : il faut à la France des élections anticipées ! Pour les obtenir, la destitution du Président de la République est notre arme institutionnelle. Je vous engage donc à faire pression sur vos députés pour qu'ils signent la proposition de loi organique qui a été déposée aujourd'hui à l'Assemblée. Rendez-vous sur le site www.destitution.fr et faites suivre à votre député la lettre type qui vous est proposée.
Nous entamons aujourd'hui une nouvelle phase de notre combat : un véritable test de la volonté politique de nos députés de respecter la démocratie. Il ne doit pas y avoir échappatoire possible. La loi organique qui leur est proposée vient parachever les institutions de la Vème République, restée inachevée depuis 56 ans. Cette situation ne doit plus durer. Un député qui refuserait de soutenir cette proposition posera un acte anti-démocratique. Les électeurs jugeront.
Chers amis, je veux aussi vous remercier tous. Je sais que parmi vous, plusieurs ont également adopté l'arme – pacifique par excellence – du jeûne pour la France. Ils poursuivent cette action non violente et déterminée qui a été la mienne pendant huit longues journées. Qu'ils soient tout spécialement remerciés. Ma gratitude va à la première d'entre eux : Josyane, ma compagne de jeûne depuis dimanche 26 janvier. Mes remerciements vont aux bienfaiteurs, donateurs et veilleurs qui m'ont procuré la sécurité matérielle dont j'avais besoin quand je passais mes journées dans la rue, face à l'Assemblée nationale. La victoire d'aujourd'hui démontre l'efficacité du jeûne, qui a désarmé la propagande adverse, qui a déjoué les tentatives de me faire taire ou de m'incarcérer. En vous confiant le relais du combat à mener, je ne déserte pas. Je vais juste reprendre mes forces. Et je vous donne rendez-vous très bientôt pour prolonger la lutte jusqu'au printemps que nous appelons sur la France."
Pace Edouard Herriot, Béatrice Bourges a été interrogée par la télévision polonaise (Polish Public Television) et par France Inter :
Jour de Colère, qui annonce des manifestations régionales, précise que cette proposition de loi organique portant sur l’application de l’article 68 de la Constitution a été́ déposée ce lundi 3 février sur le bureau de l’Assemblée.
"Cette proposition de loi ouvre la voie à une possible saisine de la Haute Cour de justice par les parlementaires, en vue de déférer le Président de la République pour « manquements à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ».
La procédure de destitution du Président de la République est prévue par l’article 68 de la Constitution de 1958. Elle donne aux députés et aux sénateurs, réunis en Haute Cour de justice, la capacité́ de prononcer cette destitution. Toutefois, le texte de 1958 prévoyait que l’article 68 soit complété par une loi organique qui n’a jamais été votée depuis 56 ans. Cette situation incroyable pose de manière aigue la question de la vie démocratique en France.
[…] Il s’agit d’une victoire de non violence et de la démocratie!"