Michela Marzano signe dans Famille Chrétienne n°1530 une tribune libre intitulée "Libres de se prostituer ? " :
" Peut-on envisager une réelle distinction entre une prostitution qui relèverait de l’esclavage et de la traite des êtres humains et une prostitution libre qui pourrait, en revanche, être considérée comme un travail parmi d’autres ?
De quelle liberté s’agirait-il ? Peut-on véritablement parler de liberté lorsqu’on sait que la plupart des prostituées libres ont un passé assez lourd, pétri de violences physiques et psychiques ? Peut-on croire que leur prétendue liberté justifie le fait qu’elles se laissent traiter comme des choses à la libre disposition des clients ? Est-on libre de se mettre soi-même dans une situation de servitude volontaire (…) sans prendre en compte que l’habitude à être traiter comme une chose empêche certains individus d’être libres et de défendre ainsi leur propre dignité d’être humain ? (…)
Bien qu’en apparence elle ne soit rien d’aute qu’une forme de sexualité choisie, la prostitution transforme toujours l’acte sexuel en une activité dégradante. A partir du moment où l’on paye pour recevoir certains services sexuels, celle qui les offre se ravale à la qualité de ces services. La prostituée devient, comme toute chose, interchangeable, et n’a plus de valeur en tant qu’être humain unique et irremplaçable (…)
C’est pour cela qu’on ne peut jamais parler de liberté de se prostituer et, qu’en ce domaine, ce qui est bafoué est la dignité même de la personne."
On pourra également relire le CEC n°2355 : " La prostitution porte atteinte à la dignité de la personne qui se prostitue (…) La prostitution constitue un fléau social. Il touche habituellement des femmes, mais aussi des hommes, des enfants ou des adolescents (dans ces deux derniers cas, le péché se double d’un scandale). S’il est toujours gravement peccaminieux de se livrer à la prostitution, la misère, le chantage et la pression sociale peuvent atténuer l’imputabilité de la faute."
xango
la prostitution est toujours un avilissement
pas seulement pour celui qui vend le “service” mais aussi pour celui qui l’achète
quelle opinion peut-il (ou elle) avoir de soi?
traiter les êtres humains (et la sexualité) comme une marchandise (ou un ervice) est contraire non seulement aux bonnes moeurs et à la Morale mais également au plaisir
c’est pourquoi une mienne connaissance exerçant le métier de psychanalyste, m’expliqua un jour que la prostitution était liée à l’idée de mort (eros et thanatos) Ce qui explique que la peur du sida n’a pas mis un terme à son exercice
Jean-Louis d'André
Il convient bien de préciser ici de quelle liberté on parle. Liberté physique ou liberté morale ? Si on parle de liberté morale, on ne peut qu’être totalement d’accord avec l’auteur de l’article sur le caractère avilissant de la prostitution.
Faut-il en déduire qu’il faudrait restreindre la liberté physique des prostituées en rétablissant par exemple les “maisons closes” hors desquelles la prostitution serait interdite ? Beaucoup de bien-pensants le disent pour la seule satisfaction égoïste des apparences.
Or ce serait officialiser le proxénétisme qui est aujourd’hui un délit. De plus cela accroîtrait de façon considérable l’esclavage des prostituées elles-mêmes.
En effet, tous ceux qui travaillent à aider les prostituées (notamment au sein du “Nid” de l’abbé Talvas) vous dirons qu’il est extrêmement rare qu’une prostitué puisse quitter d’un coup définitivement la prostitution, mais que généralement, son sauvetage ne sera définitif qu’après une, voire plusieurs rechutes. Si dès la première rechute elle est ramenée par la police dans sa maison close où elle retombe sous la coupe du souteneur, quelle chance lui restera-t-il de pouvoir s’en sortir ?