On lit souvent que l’Inquisition fut l’un des chapitres les plus terribles et sanglants de l’histoire occidentale ; que Pie XII, dit « le pape d’Hitler », était antisémite ; que l’obscurantisme a freiné la science jusqu’à l’arrivée des Lumières ; et que les croisades furent le premier exemple de l’avidité occidentale. Ces affirmations sont sans fondements historiques.
Dans cet ouvrage, Faux témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques, l’éminent professeur de sociologie des religions Rodney Stark démontre que certaines idées fermement établies sont en réalité des mythes. Il s’attaque aux légendes noires de l’histoire de l’Église et explique de quelles façons elles se sont substituées à la réalité des faits. Son travail est d’autant plus méritoire qu’il est lui-même protestant. Et il écrit justement à propos de ces légendes :
Tout a débuté avec les guerres déclenchées en Europe à la suite de la Réforme qui a opposé protestants et catholiques et fait des millions de morts. A la même époque, l’Espagne apparaissait comme la principale puissance catholique. Par réaction, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont alors déclenché d’intenses campagnes de propagande qui décrivaient les Espagnols comme de fanatiques barbares assoiffés de sang. Jeffrey Burton Russel, éminent historien du Moyen Age, écrit :
D’innombrables livres et pamphlets furent édités par les presses du Nord accusant l’empire espagnol de dépravation inhumaine et d’horribles atrocités. […] L’Espagne était décrite comme un lieu de ténèbres, d’ignorance et de mal.
[…] Mais les protestants en colère n’étaient pas les seuls à inventer ces histoires ou à y acquiescer. De nombreux mensonges analysés dans les chapitres qui vont suivre étaient soutenus par des auteurs antireligieux, notamment à l’époque des “Lumières”.