Des Les 4 Vérités, Alain Dumait revient sur l'affaire PSA :
"[…] es économistes de pacotille, et néanmoins péremptoires, viennent nous dire que le groupe PSA a commis au moins deux erreurs : il aurait dû s’orienter vers le haut de gamme ; et s’internationaliser davantage et plus vite. C’est sans doute vrai. Les chiffres le prouvent. Mais qui, sinon l’État et les commentateurs à sa solde (soi-disant professeurs d’économie, pseudo journalistes…), a poussé le plus fort notre industrie automobile à faire le contraire de ce qu’il fallait faire ?
Dès les années d’après-guerre, avec comme fleuron la Régie Renault, issue d’une spoliation éhontée (de type soviétique), la doctrine officielle ne voulait connaître que les « petites » voitures. Ce qui aurait été intelligent, si cela ne s’était pas accompagné d’un ostracisme à l’égard des « grosses » voitures. Quand un gouvernement socialiste instaure la vignette en 1956, elle est progressive avec la puissance des véhicules. Et atteint des niveaux dissuasifs pour les grosses cylindrées, pour le motif avoué que celles-ci ne sont pas construites chez nous. Ce que nos éminences de l’époque n’avaient pas deviné, c’est que c’était aussi le meilleur moyen de n’avoir jamais de marché intérieur pour ces voitures-là, qui, aujourd’hui, font l’insolente prospérité des groupes Volkswagen, Mercedes, et BMW… Mauvaise stratégie populacière qui, sous différentes formes, perdure encore aujourd’hui.
S’agissant de l’internationalisation, la contradiction est encore plus évidente. Il fallait produire et exporter, mais surtout pas se délocaliser, et encore moins aller construire en Chine ou ailleurs. N’insistons pas sur ce point. Ce serait cruel… […]
Il faut souhaiter que beaucoup d’industriels se présentent pour embaucher au plus vite ces salariés souvent très qualifiés. Mais qui aura ce courage, quand on entend un syndicaliste CGT, invité du 20 heures, déclarer que son organisation fera en sorte d’ôter aux industriels « l’envie de fermer des usines en France » ? Qui aura l’audace de créer une usine, si on lui interdit de la fermer un jour ? Le président de la République a cru devoir dire que le plan présenté par le groupe Peugeot ne pouvait pas être accepté. C’est donc que, dans son esprit, s’agissant d’une entreprise 100 % privée, l’État commande et celle-ci obéit. À bon entendeur, salut ! Et vous dites que vous voulez favoriser la création d’emplois ? En matraquant les entrepreneurs, toujours assimilés aux riches ? Et donc en les faisant fuir… Vous dites que le groupe PSA a reçu quelque quatre milliards d’euros d’aides publiques. […]
Le président de la République fait également reproche au groupe d’avoir distribué des dividendes. Au demeurant plutôt modestes. Mais depuis quand une entreprise qui fait des bénéfices ne devrait-elle plus rémunérer ceux qui y ont mis de l’argent d’épargne à risque ? Voulait-il dire qu’une entreprise qui, une année, distribue des dividendes doit s’interdire l’année suivante d’annoncer des plans sociaux ?
Essayons de résumer la nouvelle philosophie économique et industrielle qui se dégage des premières déclarations de responsables politiques socialistes sur ce dossier PSA : Les entreprises doivent obéir au doigt et à l’oeil au gouvernement, mais, en même temps, faire strictement l’inverse de ce qui leur est demandé. Elles doivent créer des emplois et ouvrir des usines, en s’engageant à ne jamais licencier. Elles doivent se procurer des capitaux, sans les rémunérer. Si elles acceptent une subvention, elles doivent savoir que cela vaut mise sous tutelle. Si vous n’êtes pas convaincu, c’est que vous n’avez pas compris ce que patriotisme économique socialiste voulait dire!"
Franck d'Urvoy
Alain DUMAIT dit ”socialiste” : mais qu’ont fait les gouvernements gaullistes, puis giscardiens, puis chiraquiens, puis sarkozistes depuis 1958 ?
La même chose que les socialistes.
Pourquoi ?
Parce que c’était chaque fois des énarques qui gouvernaient. Et quand on pense que c’est cette vérole des ”hommes de l’état” que le FN recrute systématiquement et promeut à intervalles fixes……Il y a un gros problème de la droite et de la droite nationale en France sur le plan de l’économie.
cad
Hollande vient de l’avouer : il sera le président de la fin de vie de la France .
Papon
Pour être socialiste une entreprise DOIT faire des pertes…
pmc
à Franck d’Urvoy :
Je vous rejoins dans votre évaluation des énarques mais les gouvernements autres que “dits socialistes” n’étaient guère moins socialistes !
pmc
Alain Dumait a parfaitement raison de faire remonter le problème aux stratégies “populacières” qui ont chassé le haut de gamme des productions françaises dès l’après-guerre.
A cela sont venues s’ajouter dans les années 70 les limitations de vitesse systématiques et puis, plus proche de nous,la politique carrément autophobe soutenue par les écolos.
Le haut de gamme, dans l’industrie automobile, c’est la locomotive.
De même que lorsqu’il n’y a plus de riches, les pauvres s’apauvrissent.
Regardez l’industrie auto germanique, à l’opposé de la nôtre…
aramis
il faut arrêter de dire n’importe quoi. Ecrire, comme le fait pmc (à la suite de DUMAIT)que ” les stratégies “populacières” qui ont chassé le haut de gamme des productions françaises dès l’après-guerre” révèle une méconnaissance profonde des enjeux de la reconstruction économique de l’après-guerre. Cette reconstruction avait comme but, dans l’automobile comme dans les autres secteurs de production, de privilégier les niveaux moyens de gamme afin de permettre l’accès au plus grand nombre à la consommation de biens. Ce qui donnera ce qu’on a appelé les trente glorieuses, grâce justement aux “stratégies populacières”. Ce que dit pmc est un non-sens économique. Ajoutons que l’allemagne fit de même.
Il est également faux d’écrire que “Le haut de gamme, dans l’industrie automobile, c’est la locomotive”. Les marques généralistes qui ne font de haut de gamme marche mieux que les autres à l’heure actuelle. L’erreur de Peugeot, fort bien analysée par divers chroniqueurs économiques, est justement d’avoir voulu se jeter à corps perdu dans le développement du haut de gamme en négligeant son implantation sur les marchés porteurs des petits véhicules dans les pays émergents (chine). Erreur que renault a su rectifier à temps après les échecs retentissants des vel satis et avantime.
Rappelons également à pmc qu’en 1972 la vitesse libre a tué 18034 personnes, et qu’en 1975, soit un an après l’instauration des limitations de vitesse, le nombre de morts n’était plus que de ….14 166 !La aussi, il conviendrait d’être un peu sérieux. C’en pour autant cautionner la politique de répression actuelle.
Un dernier point : jamais la vignette n’a dissuadé ceux qui en avaient les moyens d’acheter une grosse cylindrée. Franchement, quand on peut s’acheter une voiture de ce prix….
aramis
je m’aperçois que j’ai commis une horrible faute : C’en pour autant ! Sans, bien sûr….Mille excuses.
Un passage du commentaire de DUMAIT m’avait échapper : “S’agissant de l’internationalisation, la contradiction est encore plus évidente. Il fallait produire et exporter, mais surtout pas se délocaliser, et encore moins aller construire en Chine ou ailleurs. N’insistons pas sur ce point.”
Si je le suis bien, exportation implique délocalisation ? Est-ce la de sa part une justification economique des délocalisations, et même un appel à délocaliser ? J’aimerais comprendre.
aramis
une rapide étude du cas renault montre que le groupe s’est sauvé par le bas de gamme et les petits véhicules (la gamme dacia et les twingo, clio. Ainsi que ses utilitaires devenus véhicules familiaux, la gamme kangoo).
D’autre part, alain DUMAIT s’offusque que l’état donne son avis voire intervienne lorsque 8000 emplois sont en jeu (largement plus avec la sous-traitance). Mais alors, s’il ne le fait pas la, quand doit-il intervenir ? Mr DUMAIT connait-il un pays au monde où l’état ne fait rien en pareille situation ? Aux USA, c’est l’état qui a sauvé GM. Alain DUMAIT serait-il un partisan du funeste laissez-faire, laissez-passer thatcherien de sinistre mémoire et dont la GB paie toujours les dividendes ?