Lu sur le blog de la liberté scolaire, la traduction d'une tribune de Charles L. Glenn, professeur à l’Université de Boston, où il
enseigne en histoire de l’éducation et en politiques éducatives
comparées :
"Il est très courant pour les gouvernements d’expliquer en détail comment les écoles doivent promouvoir la citoyenneté et les droits de l’homme. […] Si l’on compare ces exigences aux résultats de 38 pays obtenus par l’ICCES (International Civic and Citizenship Education Study), il ressort néanmoins que les prescriptions de l’Etat ont peu d’impacts sur le comportement des adolescents interrogés. […]
En bref, la “prescription” par le
gouvernement d’objectifs d’un programme chargé de valeurs ne semble pas
marcher. En effet, je montre dans mon essai que le contrôle ou
la surveillance intrusive du gouvernement peuvent aller à l’encontre des
buts recherchés, en cultivant une passivité chez les professeurs et les
élèves, ce qui ne correspond en rien à un modèle de citoyenneté engagée.Voyons comment s’explique cela. Une des
conclusions du rapport ICCS est que cette éducation civique est
inversement corrélée à la probabilité de l’engagement politique à venir
de ceux qui l’ont reçue. Cela signifie qu’en fait, les élèves
qui connaissent mieux le fonctionnement du gouvernement, etc. sont moins
intéressés, une fois adultes, par l’engagement politique.[…] Les auteurs concluent que l’engagement
dans une citoyenneté active dépend davantage de la pédagogie employée
et du climat scolaire que du contenu d’enseignement officiellement
prescrit. Les écoles dans lesquelles les élèves ont un sentiment
d’appartenance les rendent plus intéressés par la citoyenneté.[…] Mon chapitre se termine sur l’idée que
les personnes intéressées par les questions de l’éducation, de la
formation du caractère, des valeurs auront plus intérêt à étudier les
spécificités des différentes écoles qu’à se pencher sur les
prescriptions d’enseignement faites par les gouvernements en matière de
valeurs. Ce sont les écoles dotées d’un projet pédagogique
nettement articulé, souvent à caractère religieux, et de professeurs qui
ne suivent pas de prescriptions gouvernementales pour faire cours, qui
semblent le plus à même de produire des diplômés préparés à s’engager en
toute confiance dans la vie comme citoyens responsables."
Eloi
Je ne suis absolument pas d’accord avec cet article.
En France, l’école publique, en dépit du fait qu’elle s’est construite sur le refus de Dieu et des valeurs catholiques, a diffusé une morale laïque qui n’était pas toujours systématiquement anticléricale.
Lorsque j’étais gamin, mon instituteur laïque et ostensiblement mécréant m’a toujours laissé sortir en avance de la classe pour aller servir la messe à l’église en semaine, et je n’ai jamais entendu de sa bouche aucun commentaire discourtois sur la religion. Et pourtant, il y avait la photo de Jules Ferry au-dessus de son bureau. Ce n’est pas si vieux, je suis né à la fin des années 70…
Ceci a formé quatre générations de Français globalement respectueux du Bien commun. C’est seulement après la massification de l’enseignement et la colonisation idéologique de l’Education nationale par les socialo-communistes que le moule s’est brisé.
L’école publique n’enseigne plus aujourd’hui que la morale creuse et sans exigence du “vivre-ensemble” et du métissage.
Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
VD
Ce n’est pas mettre en péril l’enseignement religieux que d’enseigner la “morale naturelle”. Dans notre société athée et inculte, cela donne un minimum commun acceptable par tout être humain.