Riposte catholique publie le prochain article du professeur Roberto de Mattei de l’édition en français du mensuel Correspondance Européenne
(10 septembre). Extraits :
"« Sint ut sunt aut non sint »
(qu’ils soient ce qu’ils sont ou qu’ils ne soient pas) : ce serait une
phrase qui, selon certains historiens, aurait été prononcée par le
Préposé général des Jésuites, Lorenzo Ricci, en réponse à une
proposition de “réforme” de la Compagnie de Jésus qui aurait voulu
« l’adapter » aux besoins du monde. Nous nous trouvions au cours de la
seconde moitié du XVIIIe siècle et les Jésuites représentaient le
rempart contre lequel se brisaient les attaques des ennemis extérieurs
et intérieurs de l’Église. Les ennemis extérieurs avaient à leur tête le
« parti philosophique »des “Lumières”, alors que les ennemis
internes étaient divisés en courants hérétiques, qui, sous le nom de
gallicanisme, de juridictionnalisme, de régalisme, de fébronianisme,
prétendaient plier l’Église aux vouloirs des États absolus. […]Le 21 juillet 1773, par le bref Dominus ac Redemptor, le pape Clément XIV supprima la Compagnie de Jésus qui comptait à l’époque environ 23 000 membres répartis en 42 provinces. […] En
1789, éclata la Révolution dite « française » et une époque dramatique
s’ouvrit pour l’Église qui vit les Jacobins envahir la ville de Rome et
déporter deux successeurs de Clément XIV […]. Finalement, après quarante ans, par la constitution Sollicitudo omnium ecclesiarumdu 17 août 1814, Pie VII révoqua le bref du 21 juillet 1773 et rétablit la Compagnie de Jésus dans le monde entier. […]Les Franciscains de
l’Immaculée n’ont pas le passé glorieux des Jésuites mais leur cas
présente quelque analogie avec celui de la Compagnie de saint Ignace et
représente surtout une expression symptomatique de la profonde crise
dans laquelle se débat aujourd’hui l’Église catholique. Fondés
en 1970 par le Père Stefano Maria Manelli, les Franciscains de
l’Immaculée conduisent une vie évangélique et pénitente et se sont
caractérisés, depuis l’origine, par leur attachement à la morale et à la
foi traditionnelles. Le Motu proprio par lequel Benoît XVI a
restitué tous ses droits au Rite romain antique, a représenté pour eux
la possibilité de vivre également au plan liturgique cet amour de la
Tradition. […]De
la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et pour les
Sociétés de vie apostolique (CIVCSVA), aujourd’hui présidée par S. Ém.
le cardinal João Braz de Aviz, dépendent des congrégations, masculines
et féminines, qui ont abandonné, en tout ou partie, l’habit religieux et
vivent dans le relâchement moral et le relativisme doctrinal sans
qu’aucun rappel à l’ordre ne leur soit adressé par les autorités
compétentes. […]"