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Histoire du christianisme

Quand Mgr Cazaux appelait à la grève de l’impôt pour défendre la liberté scolaire

Quand Mgr Cazaux appelait à la grève de l’impôt pour défendre la liberté scolaire

Les éditions Via Romana viennent de publier un recueil de textes écrits par Jean de Viguerie : Cinq portraits sur la religion de Colbert, saint Benoît-Joseph Labre, figure ascétique et mystique, Mgr Cazaux, évêque combattant pour l’école libre, André Chénier, poète d’un siècle rationaliste, Montesquieu, précurseur de la « vertu » révolutionnaire. A part le premier, les textes sont issus de conférences données par Jean de Viguerie, qui s’enregistrait avant de parler afin d’améliorer sa diction, maîtriser sa vitesse d’élocution ou aiguiser sa capacité à convaincre. Ces textes sont autant de pépites inédites et posthumes du grand historien.

Celui sur Mgr Cazaux (1897-1975), évêque de Luçon, vaut le détour.

Mgr Cazaux fut cet évêque de Luçon qui, le 23 avril 1950, en pleine bataille pour la liberté scolaire, brandissant l’arme du refus de l’impôt, défia le gouvernement de la République. […]

Le combat de Mgr Cazaux pour la liberté de l’école commence dès 1944 au moment de la Libération. Dans les semaines troublées qui accompagnent la libération du pays, des mouvements d’opinion sont lancés, des associations se forment qui ne sont pas sans menacer la liberté sous prétexte ou sous couleur d’unité. […] Le 28 mars 1945, l’Assemblée consultative provisoire refuse de voter les subventions nécessaires au fonctionnement de l’enseignement libre. […]

[En 1947], des milliers de contribuables adressent aux directeurs départementaux des Contributions directes une demande de dégrèvement de 10% de leurs impôts. Ces demandes restent sans réponse. La même année, un grand nombre de maires inscrivent à leurs budgets des subventions aux écoles libres, malgré les dispositions légales qui interdisent toute aides des communes à l’enseignement privé. Sur l’ordre de Jules Moch, ministre de l’Intérieur, les préfets annulent ces subventions. Alors les maires font la grève et et ferment leurs mairies dans le cours de l’été 1948. Plus d’état civil, plus de mariages. On voit même des mariages purement religieux. […]

Le 23 avril 1950, Mgr Cazaux prononce un discours devant environ 100 000 personnes :

Oh ! Nous n’ignorons pas, dit-il, et nous tenons à vous le rappeler, que tout citoyen doit prendre sa part des charges de l’Etat. L’impôt représente pratiquement la dette dont il doit s’acquitter à l’égard de la société et il ne saurait légitimement s’en exonérer. Mais nous ne pouvons pas oublier que si l’Etat a des droits, il a aussi des devoirs, que s’lest votre créancier il est aussi votre débiteur et qu’il a contracté envers vous, en matière scolaire, de très lourdes dettes. Depuis quatre ans, dans l’ordre et la dignité, les populations de l’Ouest n’ont cessé de réclamer leur dû… Alors, en face de cette situation, à regret certes, mais très nettement, nous n’hésitons pas à vous répondre : devenus, et très largement, créanciers de l’Etat, vous pouvez, sans offenser la loi morale, différer le paiement de vos impôts jusqu’à ce que votre débiteur accepte lui-même de s’acquitter de sa dette.

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