La presse revient à la charge contre l’Eglise Catholique à propos du pseudo cardinal (anonyme bien sûr…) et de ses révélations sur le Conclave. L’AFP parle de la fin du "mythe du secret le mieux gardé au monde" et cautionne tout le sérieux pluri-séculaire du journal qui a vendu la mêche.
Un autre journaliste, tout autant recommandable, donne raison au cardinal masqué car le récit de celui-ci concorde avec ses autres sources (encore des cardinaux masqués!). On est en plein délire… d’autant que l’AFP précise que l’Eglise ne frappe plus d’excommunication ceux qui rompent le secret. Alors pourquoi se cacher? Pourquoi propager ce type de rumeurs?
Réponse :
Benoît XVI a dénoncé la "dictature du relativisme" prolongeant parfaitement l’enseignement de Jean-Paul II contenu dans "Veritatis Splendor". Dans le sens de cette continuité entre les deux Souverains Pontifes, on pourrait simplifier en disant que Jean-Paul II a rappelé tout l’enseignement de l’Eglise et que Benoît XVI, sur ces bases, mène les combats et dénonce les erreurs. Et la première c’est le relativisme.
Alors l’ennemi contre-attaque : il cherche d’ores et déjà à relativiser l’avènement même de Benoît XVI en le réduisant à une polémique humaine.
S’il ne faut pas nier l’influence de tel ou tel papabile pendant le Conclave, nous avons le devoir de rappeler que le choix du Pape est l’oeuvre de l’Esprit Saint, ce que ne fait pas la presse en la réduisant à une joute électorale, de même Monseigneur Fellay, qui aurait eu droit lui aussi à des fuites sur le Conclave et qui parle de "désistement" d’un candidat (fin de la dépêche AFP).
Ce papier n’apprend rien sur la Vérité du conclave : Le choix d’un Pape par l’Esprit Saint dans les votations des cardinaux. C’est un grand morceau de subversion et de manipulation des esprits.
L’homme a peur du secret, du mystère. Faire croire que l’on met en plein jour le Conclave, c’est en donner à l’homme une vision humaine et la possibilité de se construire une fausse vérité du conclave sans présence de l’Esprit Saint, une fausse vérité basée sur l’homme, mais une vérité parmi d’autres possibles : chaque cardinal peut avoir la sienne… vérité qui à la fois rassure l’homme, lui donne de l’intérêt en croyant connaître "le secret le mieux gardé au monde" et annihile, en la taisant, la réalité de l’intervention divine.
Pour bien comprendre le danger que sous-tend ce problème, on doit relire Veritatis Splendor et pourquoi pas ces deux textes :
– Le sermon du Cardinal Ratzinger lors des obsèques de Mgr Giussani où il traite la question du relativisme en disant entre autre :
"celui qui ne donne pas Dieu, qui ne permet pas de trouver Dieu dans le visage du Christ, ne construit pas mais détruit, car il laisse l’action humaine se perdre dans des dogmatismes idéologiques et erronés".
– Le magnifique sermon de Monseigneur Smith, évêque de Pembroke prononcé le 24 avril 2005 à l’occasion de la messe inaugurale de Benoît XVI :
"La vérité devient donc quelque chose que je détermine par moi-même à
partir de mon expérience personnelle. Il n’y a plus d’absolus. D’où ce
qu’on appelle le relativisme moral : tu as ta vérité, j’ai la mienne… Le relativisme moral est un grave danger avant tout pour la personne
individuelle.
La vie de la personne n’a aucun autre point d’ancrage que
son expérience individuelle qui change constamment et qui lui envoie un
tas de messages différents si bien que, privée de racines et de
stabilité, elle n’a ni sens ni projet.
Mais le relativisme représente
aussi un danger pour la société. Car faute de vérité objective ou de
norme morale universelle, il n’y a plus de base pour se comprendre, et
la société se défait"."Il nous faut ici faire bien attention aux articles définis : Jésus ne dit pas qu’il est un Chemin, une Vérité et une Vie, mais bien qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie".