Du Père Laurent Sentis, Professeur de théologie morale, directeur des études du Séminaire de Toulon et depuis 2012.
"Il est essentiel est de bien distinguer la tendance et l’activité. Personne ne doit se culpabiliser de ses tendances mais ceux qui ont une tendance homosexuelle prononcée sont invités à vivre dans la continence.
1. La sexualité humaine ne peut être réduite à une simple fonction biologique. Elle est fondamentalement la manifestation a priori d’une vocation propre de la personne. A travers le corps sexué, c’est cette vocation qui est exprimée.
2. Le désir sexuel n’est cependant pas toujours en harmonie avec cette vocation : c’est en réalité quelque chose d’extraordinairement complexe et variable qui peut conduire à une épreuve quand il y a une distorsion entre le désir et la vocation inscrite dans le corps de l’homme.
3. Il est fondamental de distinguer la tendance et l’activité. La tendance comme telle n’est ni bonne ni mauvaise et personne ne doit se culpabiliser par rapport à une tendance dont il n’est pas responsable. L’activité, en revanche, met en jeu notre liberté et notre responsabilité.
4. À cause de tout cela, une personne ne peut jamais être identifiée à sa tendance sexuelle : on n’identifie pas quelqu’un à sa sexualité et encore moins à ses tendances. On ne peut pas utiliser le verbe « être » pour la question de l’homosexualité. On est un garçon, une fille, on est un être humain, mais on n’est pas un ou une homosexuel(le).
5. Les personnes dont la tendance homosexuelle est tellement forte qu’elle rend impossible les relations avec l’autre sexe et donc le mariage sont invitées à vivre dans la continence. Beaucoup trouvent cela impossible mais il est avéré qu'avec l’aide de Dieu c’est possible et qu’il s’agit d’un chemin de sanctification.
6. Il est impossible de déclarer bon un acte homosexuel quel qu’il soit. Dans le cadre du sacrement de pénitence, on tiendra compte des circonstances pour une juste appréciation, mais on ne pourra jamais l’approuver ni considérer qu'il doit se poursuivre dans l'avenir.
7. Les questions de la cohabitation entre personnes à tendance homosexuelle et du statut à donner à cette cohabitation ont fait l’objet de nombreux débats ces dernières années. Du point de vue de la morale chrétienne, il faut, sur ces questions, faire preuve de discernement. Une personne à tendance homosexuelle n‘est pas forcément dans une situation de tentation plus forte si elle vit avec une autre personne que si elle vit seule."