Le 11 septembre, la Fondation pour l’Ecole publiait un communiqué concernant la mise à pied conservatoire et la procédure pouvant aboutir à un licenciement de la Directrice générale de la Fondation pour l’école, Anne Coffinier, procédure qui faisait suite à celle, début août, de la responsable des relations institutionnelles :
Cette décision, prise le 6 septembre, a provoqué cette réaction d’Anne Coffinier le lendemain :
J’ai appris que Lionel Devic avait fait voter hier soir ma mise à pied, en vue de mon licenciement par le CA de la Fondation pour l’école. Mon action de lanceur d’alerte face aux anomalies constatées ne lui convient manifestement pas… 6 administrateurs ont déjà démissionné ainsi que la présidente de l’association des amis de la Fondation. Devic fonce, tête baissée, conduisant la Fondation sûrement à sa perte. La FPE n’est pas à vendre ; elle n’est ni une plateforme de défiscalisation dévolue à un seul réseau d’écoles, ni une œuvre au service de quelques familles… Elle doit rester une œuvre d’intérêt général à visée universaliste. Je m’exprimerai publiquement prochainement. Merci à tous, pour vos si nombreuses manifestations de soutien. Et vive la liberté scolaire !
Le désaccord est né de la stratégie d’Espérances Banlieues. Ce réseau, selon Anne Coffinier, a dévoyé sa mission initiale à savoir
« se servir de la liberté du hors contrat pour inventer un nouveau modèle et interpeller l’Etat ».
Elle craint que le besoin de financement n’incite le président d’Espérance banlieues à se rapprocher de l’éducation nationale, quitte à passer sous contrat. Or, la Fondation pour l’école « fonde sa légitimité sur le principe constitutionnel de liberté d’enseignement ». De son côté, le président d’Espérance banlieues, Eric Mestrallet, considère que « la liberté scolaire est une modalité et pas une finalité ». Désormais Espérance banlieues ne dépend plus de la Fondation pour l’Ecole et la stratégie d’un rapprochement avec l’Etat est ouvertement manifesté, comme l’annonce ce directeur d’une école au Mans.
Par ailleurs, au vu de « dysfonctionnements importants » et de « graves conflits internes », le ministère de l’intérieur, duquel relèvent les fondations reconnues d’utilité publique, a demandé à l’inspection générale de l’administration (IGA) de contrôler la Fondation pour l’école. L’organisme, dont le rapport était attendu pour le 15 septembre, est chargé de « formuler des recommandations pour remédier aux dysfonctionnements qui seraient constatés ».
Dans Le Libre journal des idées politiques, diffusé le 30 août sur Radio courtoisie, Anne Coffinier est longuement revenue sur ces problèmes, sur le problème du financement public, sur le rôle trouble de la fondation Bettencourt, sur le combat pour la liberté scolaire et sur son choix de porter ces problèmes sur la place publique :
Addendum : L’émission n’apparaît plus sur le site de Radio Courtoisie. Des sources internes à la Fondation pour l’école nous ont affirmé que ce retrait était lié au fait – effectivement contestable du point de vue de la déontologie médiatique – que l’animateur était par ailleurs un salarié de la FPE interrogeant sous pseudonyme sa directrice. Malgré cela, il nous a semblé utile de laisser l’enregistrement qui donne le point de vue longuement argumenté d’Anne Coffinier sur cette crise.