Lettre ouverte à Mgr Aupetit au sujet plus particulier de l’église Ste Clotilde à Paris :
Monseigneur,
Suite à la promulgation de Traditionis custodes, vous avez décidé d’interdire la célébration de la messe ancienne dans plusieurs églises de votre diocèse.
Fils de l’Église, permettez-moi, Monseigneur, de manifester mon incompréhension et mon affliction devant pareil gâchis.
Je ne suis pas de votre diocèse mais j’ai travaillé quelques temps dans Paris. J’ai bénéficié pendant plusieurs années de la messe qui était célébrée en semaine à la basilique Sainte-Clotilde. Dans le cours trépidant de la vie professionnelle, cette messe de la mi-journée était une pause apaisante qui nous permettait de nous recentrer sur l’essentiel. On y croisait à l’époque des officiers de l’état-major tout proche, des étudiants, des mères de famille, des retraités qui venaient déposer leur goutte d’eau dans le calice et leurs prières sur le corporal. C’était également l’occasion de faire la connaissance des prêtres de cette belle basilique dédiée à une si grande sainte. Quel mal faisaient donc ces baptisés ? Que les prêtres de la basilique Sainte-Clotilde soient remerciés de la charité dont ils ont fait preuve pendant toute ces années. Ils trouveront leur salaire au Ciel, mais je suis certain que les joies surnaturelles de l’usage de l’ancien missel les ont déjà bien récompensés.
« Il ne s’agit pas de réveiller des querelles liturgiques mais d’assurer le bien des fidèles qui sont attachés à la forme ancienne » écrivez-vous dans la lettre explicative de votre décision. Excellence, ne vous payez pas de mots, par cet acte, non seulement vous avez réveillé la querelle liturgique mais, évidemment, vous n’assurez pas le bien de vos fidèles ; de tous vos fidèles.
La liturgie traditionnelle n’est pas l’apanage d’une catégorie de fidèles capricieux et indociles. La liturgie traditionnelle est le trésor commun de l’Église, elle est trop intimement liée à sa réalité surnaturelle et à sa mission évangélique depuis les temps les plus anciens de sa glorieuse histoire pour être l’objet d’un interdit juridique, même émis par l’autorité suprême.
Puissiez-vous, Monseigneur, donner à vos fidèles du pain et non des pierres.
Cyril Farret d’Astiès