Gérard Gachet relève un facteur d’échec dans l’Education nationale :
"L’école élémentaire "ne permet pas, en général, de réduire les difficultés repérées au début de la scolarité obligatoire". Un point relevé par Nicolas Sarkozy, qui s’est ému de ce que "le système ne parvienne pas à gommer les inégalités de départ". […] Quelles sont, en effet, ces "inégalités" que le système ne parvient plus à compenser ? […] Une réponse bien intéressante a été donnée mardi matin, "à l’insu de son plein gré", par un des membres du HCE, Christian Forestier, interrogé sur Europe 1. Au début de l’interview, cet homme de gauche […] nous sert un grand bol de pensée unique : notre école "s’est constamment améliorée", le primaire "reste une bonne école qui connait juste une panne", et les difficultés de certains "sont extraordinairement corrélées avec leur origine sociale".
Subitement, tout bascule. Le journaliste, Marc Tronchot, tout en reconnaissant que sa question "n’est pas politiquement correcte", la pose aussi clairement que courageusement : "Dans quelle mesure les enfants issus de l’immigration récente (…) pèsent-ils sur le constat que vous faites ?" Cueilli à froid et bien embarrassé, Christian Forestier ne peut que reconnaître les faits : "C’est une évidence. Il faudrait être de mauvaise foi pour le nier. Les 15% d’enfants qui sont en très grande difficulté, ils sont socialement très typés. Ce sont tous des enfants de pauvres et ce sont pour l’essentiel, effectivement, des gens issus de ce que vous appelez des minorités visibles. On peut ne pas le dire : comme vous dites, c’est politiquement très incorrect de dire ça. Mais l’échec lourd est socialement caractérisé, et même l’échec moyen. (…) Il y a une corrélation très forte entre le milieu social et l’origine."
Bien davantage que les "inégalités sociales", le problème de l’immigration et les conséquences de la politique suivie dans ce domaine depuis trente ou quarante ans sont donc au coeur de la crise actuelle de notre système scolaire. Dire cela, […] c’est vouloir que les problèmes soient posés dans leur réalité, sans tabous ni langue de bois : car comment proposer de bons remèdes si l’on n’a pas d’abord établi un juste diagnostic ?"