De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
"Que veut-on dire quand on parle de « régulation » économique ? Il me semble que, selon les auteurs, le mot peut avoir deux sens. Le premier est conforme à l’étymologie : il s’agit de donner des règles à la vie économique. Le second serait plutôt synonyme de socialisme « soft ». Entendons-nous bien. Je ne crois pas que renationaliser des banques en faillite soit nécessairement une politique socialiste. Même si je crois que c’est une politique fort dangereuse, car elle risque de pousser encore plus loin le mécanisme de surendettement des particuliers, des entreprises et des États. Or, c’est précisément ce surendettement qui a conduit inexorablement à la crise. Malgré cela, il peut être utile, dans certains cas précis, de renationaliser telle ou telle banque, telle ou telle politique économique. Encore une fois, la nationalisation comme telle n’est pas nécessairement socialiste. En revanche, réclamer la résolution de la crise des seuls États est proche du socialisme.
À l’heure actuelle, tout le monde ou presque s’accorde sur la nécessité d’une régulation. Mais il semble que trop de plaidoyers pour cette régulation soient en réalité des plaidoyers socialistes. […] Bref, si régulation veut dire que les États doivent résoudre seuls la crise, en nationalisant durablement les différentes institutions bancaires, en déclenchant une nouvelle vague « d’emplois aidés » ou en limitant les possibilités des entreprises de réagir, nous ne sommes pas preneurs ! Les mêmes causes produisent les mêmes effets. L’endettement trop important des États et des particuliers a conduit à la crise. Ce n’est pas en endettant davantage les États qu’on en sortira.
En revanche, si la régulation doit s’entendre au premier sens du mot, au sens d’établissement de règles, évidemment, j’y suis favorable. Mais je m’étonne tout de même que tout le monde fasse semblant de croire qu’il n’y avait pas de règles dans la vie économique avant l’été 2007. Pour ne prendre qu’un exemple, issu du libéralisme le plus « orthodoxe », il existe des lois sur la concurrence et des institutions pour les faire respecter. Croit-on vraiment que la Commission européenne ou, en France, le Conseil de la concurrence étaient des organismes regardant passivement les marchés « dérégulés » agir ? Demandez donc à Microsoft s’il n’y avait aucune règle dans le capitalisme d’avant l’été 2007 ! En revanche, que ces règles aient besoin d’être repensées, j’en suis pleinement d’accord. En particulier, les licences effarantes qui ont été données aux banques, sorte de clé de voûte du système économique capitaliste, de prêter sans un minimum de fonds propres doivent être révisées. On ne peut pas gagner d’argent en vendant du vent. Il est légitime que les banques gagnent de l’argent en prêtant celui qu’elles ont. Il est aberrant qu’elles en gagnent en prêtant l’argent qu’elles n’ont pas. Il est plus aberrant encore que les États les aient obligés à le faire, en outre, à des acheteurs insolvables.
Et on atteint le comble du surréalisme, lorsque les États, eux-mêmes désargentés, se portent caution de banques en faillite pour avoir prêté à des personnes insolvables de l’argent qu’elles ne possédaient pas ! Nous avons applaudi à l’écroulement du système économique socialiste. Il reposait en effet sur des nuées et non sur la réalité. Mais il existe une autre façon de vivre dans l’irréel : celle que nous voyons aujourd’hui. Pour répondre à la crise, il n’y a qu’une seule façon de faire : revenir au réel. Il faut que l’économie repose sur l’épargne et non sur la dette ; sur la production et non sur la consommation. Certes, ni la dette, ni la consommation ne sont mauvaises en soi. Mais s’endetter sans capacité d’épargne est absurde, de même que dépenser plus que ce que l’on gagne. La crise peut sans doute aider à redécouvrir ces règles de bon sens. Alors, nous aurions une régulation au bon sens du terme…"
Pascal G.
La liberté économique est donc la seule réponse à long terme à cette crise, accompagnée du désengagement de l’Etat en tant qu’acteur direct dans la sphère économique. Afin que la société civile libérée de contraintes légales et réglementaires artificielles, parce que d’esprit socialiste, puisse recréer de la richesse et de l’emploi.
La Doctrine Sociale de l’Eglise n’est donc pas une utopie naïve quand elle affirme la primauté de la responsabilité subsidiaire des corps sociaux par rapport à l’Etat.
Appliqué aux banques, particulièrement en France et en Europe, cela signifie que la profession de banquier devrait revenir au privé libre et responsable, et non à de grands groupes anonymes et qui n’ont à répondre de leurs erreurs qu’en en faisant supporter le poids à la société et à ….l’Etat. Or, la réglementation bancaire empêche en France de facto la création de banques nouvelles qui pourraient être liées à des milieux professionnels et à des entrepreneurs privés de taille moyenne : l’Etat et ces grands groupes financiers ont créé un monopole bancaire et financier de fait, parce que leurs élites dirigeantes sont les mêmes, issues de la haute fonction publique et des cabinets ministériels.
En France et en Europe en général, nous n’avons plus d’établissements bancaires gérés familialement ou par des groupes d’investisseurs locaux et ayant comme priorité de développer leur région ou leur profession : l’Etat technocratique des années 60 a tout fait en France pour les faire absorber, puis pour faire fusionner les réseaux. Livrant ainsi entreprises et particuliers à des Moloch sans contrôle réel, tournés vers les marchés financiers plus que vers les entreprises.
Déjà dans les années 20 et 30, par la réglementation devenant une forme de nationalisation confiscatrice de leurs capitaux, l’Etat du Cartel des gauches a fait disparaître les mutuelles, les caisses de retraites privées très nombreuses dirigées et fondées par des catholiques. Cela a permis ensuite à la Libération de créer un organisme socialiste monopolistique de la santé et de la protection sociale, celui du communiste Thorez, qui nous étouffe et nous ruine. Et qui finance 220 000 avortements par an et diffuse la contraception anti naturelle. Si on avait observé le principe de subsidiarité, la santé et les caisses de retraite n’auraient pas permis le financement avec l’argent public de cette entreprise totalitaire.
Quand l’Etat se substitue au corps social en prétendant l’incarner selon le contrat social de ROUSSEAU, il crée du totalitarisme et de la ruine, comme tous les socialismes. Parce que le socialisme vend toujours du bonheur mais il en fait payer le prix fort aux plus faibles, au nom duquel il prétend agir. Le mot Etat-Providence exprime l’inversion des valeurs qui a créé cette crise, autant intellectuelle et morale que financière.
jano
Un très bon article.
Les gens qui veulent gouverner ont détruit notre société. Plus de famille, le moins de travail possible, plus d’effort, pas d’épargne, que du virtuel. Ils ont semé du vent! Aujourd’hui nous récoltons la tempête.