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Culture : cinéma

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? : éloge discret d’une France traditionnelle

La comédie Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? a déjà dépassé les 5 millions d'entrées et pourrait venir titiller le record de La Grande Vadrouille. Un immense succès populaire qui, selon Alexandre Devecchio sur Figarovox, s'explique par le fait que le film répond aux angoisses identitaires des Français :

"[…] Le scénario de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? repose sur la confrontation entre les Verneuil, couple de bon bourgeois cathos, et ses quatre gendres : le premier musulman, le second juif, le troisième asiatique et enfin le dernier bon catholique, mais noir ! Comme Intouchables, autre immense succès populaire, le long métrage de Philippe de Chauveron pourrait être interprété comme la métaphore d'une France vieillissante et rance qui aurait besoin des enfants de l'immigration pour se régénérer.

[…] Et si, au contraire, le film disait sur le ton de la comédie, ce qu'Eric Zemmour et Alain Finkielkraut ne peuvent plus exprimer sans déclencher les foudres des justiciers auto-proclamés de l'antiracisme ? Et si l'impressionnant succès du film était justement dû à son absence de tabou ? Le réalisateur nie avoir voulu réaliser un film politique. Mais derrière son apparent formatage, Qu'est-ce qu'on fait au bon Dieu ? est peut-être la comédie la plus anticonformiste jamais produite par TF1. Voici pourquoi.

D'abord, loin du pensum tant redouté, le film laisse la repentance et la victimisation au placard, et se distingue par son absence totale de manichéisme. Cible un peu trop attendue, les cathos ne sont pas les «méchants Français de souche» de l'histoire. Certes, ils en prennent pour leur grade, mais les scénaristes ont l'honnêteté de n'épargner personne et surtout pas les minorités. Dans un festival de vannes décomplexées, les cathos se méfient des juifs, qui méprisent les arabes, qui dénigrent les noirs et tous se moquent des chinois ! Comme le dit le personnage incarné par Ary Abittan, «tout le monde est un peu raciste, au fond …».

Effet cathartique garanti: comme dans les meilleures pièces de Molière, le spectateur rit du miroir qu'on lui tend. Les Inrockuptibles y voit une manière de «banaliser sinon le racisme, du moins les propos racistes». Et pourtant, en préférant les répliques cash aux leçons de morale, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? contribue à désamorcer certaines crispations là où 30 ans de discours culpabilisateurs n'ont fait que creuser les ressentiments. […]

La deuxième bonne surprise du film et probablement l'une des clefs de son succès tient à son patriotisme assumé que certaines critiques ne manqueront pas de trouver désuet, voire réactionnaire. Alors que la plupart des comédies françaises, contaminées par l'esprit Canal, s'emploient à ringardiser une France qui se replierait sur le «village d'autrefois», Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? apparaît au contraire comme l'éloge discret d'une France traditionnelle et enracinée. Le regard que porte le film sur ses héros, des petits bourgeois de province gaullistes qui aiment la pêche et écoutent Charles Trenet, est parfois amusé, mais toujours bienveillant.

Autre audace, certaines séquences où le rire le dispute à l'émotion, semblent plaider pour un modèle d'assimilation traditionnel loin de tout cosmopolitisme. Ainsi, le soir de Noël, transcendant leur communauté d'origine, les trois gendres entonnent une Marseillaise enflammée avant de se rendre à la messe de minuit. […]"

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19 commentaires

  1. Faire des parents un bon couple ‘catho’ me semble tout à fait absurde…

  2. Je n’ai pas vu le film mais entendu le commentaire d’E Zemmour qui me semble plus intéressant. Derrière l’idée “on est tous racistes” se cache un refus de se poser les bonnes questions sur les confrontations de cultures et l’immigration.

  3. Je n’ai pas vu le film . Je ne sais pas
    ce qu’il faut en penser , mais je crois
    que , comme d’habitude, le catholique
    français, attaché à ses racines , à son
    histoire, à ses coutumes , fait encore
    les frais de l’opération et , donc , je
    n’apporterai pas ma contribution financière
    à ce genre de production !
    De plus , le matraquage merdiatique au sujet
    de ce film , m’incite à m’en méfier fortement .. Tant pis si je me trompe !

  4. Le vivre ensemble c’est mon quotidien bien difficile a accepter..donc je n’irai pas voir ce film…je préfère passer un bon moment avec une vidéo de Maupassant.

  5. Si vous ne maîtrisez pas le second degré n’allez pas le voir ! Le juif qui se plains d’être une victime et dont la sonnerie de portable est la musique de Rabbi Jacob, l’algérien avocat qui veut lutter contre l’amalgame et qui rêve de quitter Bobigny et ses racailles fumeuses de shit, le chinois lèche-botte à souhait, et le clou du spectacle: la bourgeoise de 60 ans qui veut être “open” “in” et “bobo” et devient complètement ridicule!
    Jusqu’à ce que le patriarche africain (un ivoirien tuné comme tout d’ailleurs) débarque et exige de la France le remboursement de la guerre du feu parce qu’il a peur que son fils épouse une communiste (bah oui, une famille aussi bigarrée, ça leur paraît louche).
    Oui, le racisme est moqué. Mais c’est une bonne moquerie, une dérision à la OSS 117, qui n’épargne personne mais qui permet de relativiser aussi. Quiproquo en chaîne, filiation Rabbi Jacob assumée, et autodérision du début à la fin – sans pour autant vexer ni les juifs, ni les arabes, ni les chinois, ni les français, ni les africains. J’appelle ça un exploit et c’est vraiment très drôle.
    Sauf si vous êtes susceptible…

  6. Dans ce film,les quatre gendres exercent des professions bourgeoises en adéquation avec leur beau-père notaire..rien à voir avec les vrais problèmes de l’immigration,les banlieues etc..Cette jolie histoire est idéalisée et pourrait donner à penser que ,finalement,le seul véritable racisme serait celui du niveau social.

  7. une Marseillaise le soir de Noël ???

  8. Musulman, juif, catholique et …. chinois. Tiens ! je ne savais pas que chinois était une religion…

  9. Allez le voir, et reparlez-en, bande de petits comiques! Ce film n’essaie pas plus de “dénoncer” le racisme qu’un vaudeville dénonce… je sais pas moi… l’adultère… mdr

  10. Evocation drôle de la situation grave de l’état de la France !!
    Le plus dommage c’est que le prêtre est ridicule voire efféminé…c’est toujours plus facile de ridiculiser les catholiques! Triste d’être tombé dans le panneau!

  11. Ce film est drôle mais très éloigné des réalités des quartiers sensibles ou du RER D que je prends entre Melun et Paris. Les gendres sont tous BCBG avec leurs origines diverses. Pour comprendre la France d’aujourd’hui, il vaut mieux écouter la rubrique de Zemmour de ce matin sur l’insécurité, c’est sûr, c’est moins drôle.

  12. Je l’ai aimé ce film et il m’a rappelé des films amusants d’autrefois que je reverrais sans problèmes…
    J’ai apprécié l’humour des acteurs, les bons mots et les gags à la De Funès. Bien joué !
    Ah, ce week-end, je vais regarder sans doûte Fufu que j’aimais beaucoup… Il aurait cent ans aujourd’hui. Trente-et-un an après, il continue de nous faire rire…

  13. Je n’ai guère apprécié le film non plus… L’image des catholiques est celle des cathos mondains et bourgeois qui vont à la messe à Noël.. Le plan confession dans un vrai confessionnal c’est comme les bonnes sœurs en cornette qu’on ressort pour faire catho… Chantal Lauby nous la joue comme Sabine Azema dans “Tanguy”… Et le mariage est présenté uniquement comme un rituel social et culturel, tout comme les traditions religieuses : le fric, la robe de mariée, les invités… On n’est pas dans une comédie romantique mais c’est tout de même bien réducteur…
    Certes c’est une comédie pas bien méchante, je ne suis pas susceptible!, mais cela ne vaut pas dans le genre “on est le raciste de l’autre”, le “dîner de c.” où la thèse était alors : “on est l’imbécile de l’autre”.. Même cadre grand bourgeois à qui il arrive des tuiles mais par contre des dialogues plus brillants et du rythme…

  14. Je préfère la réaction saine et intelligente d’Eric Zemmour!

  15. Ne boudons pas notre plaisir, il est bon de rire tous ensemble. Personnellement je souhaite un immense succès à ce film qui réussit l’exploit de “rassembler” les français malgré leurs différences et “l’épisode” de la Marseillaise est une réussite.
    Allez le voir! Vous nous en reparlerez, j’en suis sûre.

  16. Moi je suis comme @MBF je n’ai pas du tout apprécié la scène de la confession ça m’a énervée et le prêtre est présenté comme quelqu’un de vénal et niais, tellement contraire à tous les prêtres que je connais. La confession qui est pourtant un si beau sacrement est moquée, je me suis dit ah s’ils savaient !! :). On est bien loin du touchant et crédible portrait de prêtre de “gran torino”.
    A part quelques moments où on rit, j’ai trouvé le film assez lourdaud du genre gros comique pas fin genre humour américain (désolée pour les américains !:)).
    La scène de la confession tue tout, dommage.
    Le couplet sur les gendres d’origines immigrées est trop convenu à mon goût, enfin il ne fallait pas attendre grand chose il est vrai !
    Le côté patriotique : on voit un peu d’amour de la France, un petit peu, mais moi j’attends plus que ça…
    Bref pas top.

  17. Je me réserve pour le volet n° 2 “Mais qu’a t’on fait à Allah ?

  18. Si les “Inrocks” trouvent à redire c’est sans doute qu’il n’est pas si mauvais qu’il en a l’air.

  19. Les quelques répliques racistes valeursactuellement correctes ne m’intéressent pas.
    Ce film est une bouffée d’air frais pour les cathos-bourgeois-gogos complexés.
    Ca va pas faire avancer la société…

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