Fin de l’analyse d’un prêtre sur la réaction ecclésiale face à la pandémie :
[…] Le Covid-19 révèle tant notre peur de la mort que notre fascination du vivant dans laquelle on nous englue insidieusement. « Célébrer le vivant » comme le font aujourd’hui tant de catholiques, entraînés par des pasteurs naïfs ou pervers, peut dissimuler une fuite plus ou moins consciente du Vivant et de l’âpreté de Sa Croix salvatrice. Dès lors, le sens du péché s’estompe, toute notion de pénitence, de sacrifice devenant peu à peu inaudible, inacceptable, scandaleuse.
Il ne faut pas chercher plus loin la réticence d’ecclésiastiques à qualifier cette épidémie de châtiment qui trouverait sa cause dans les péchés des individus et des sociétés. On se garde donc d’entrer dans la démarche pénitentielle individuelle et collective attendue de la Justice divine. On peut douter dès lors de l’efficience des bénédictions publiques contre l’épidémie que l’on diffuse complaisamment sur internet. Dans la confession valide, la bénédiction et l’absolution sont inaccessibles sans la contrition et le ferme propos. Sans contrition publique, sans amendement public, le Ciel suspendrait-t-il son courroux ? L’avenir nous le dira mais il semble pour le moment bien mal engagé.
Denys Perrin
«Un Jésus qui est d’accord avec tout et tous, un Jésus sans sa sainte colère, sans la dureté de la vérité et du véritable amour, n’est pas le vrai Jésus comme le montre l’Ecriture, mais sa misérable caricature. Une conception de « l’évangile » où le sérieux de la colère de Dieu n’existe plus n’a rien à voir avec l’évangile biblique»
Joseph Ratzinger, « Regarder le Christ »