Samedi 15 juin à partir, Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, donnait dans la ferme du château de Lanniron, une conférence intitulée Les Raisons de notre attachement à la pédagogie traditionnelle de la Foi. Il rappelait que son père est né et mort catholique et breton et que sa mere, née luthérienne, puis rebaptisée et confirmée sous conditions par sa paroisse catholique, a été bien déçue quand le Concile est arrivé qu’on lui fasse faire tout ce parcours de Foi pour la faire revenir à la case départ, avec une messe moderne qu’on voyait au temple.
“Au moment du baptême on demande à l’Eglise la foi qui donne la vie éternelle. La foi ne relève pas d’un sentiment mais est l’adhésion à un enseignement objectif. Mais cet enseignement traditionnel de l’Eglise, depuis 60 ans, est parti en fumée. Notre attachement à la messe n’est pas lié aux chants et à l’encens.
Deuxio, l’Eglise catholique c’est celle du Christ, pas celle du Pape François. Ce qui nous relie au Christ c’est la Tradition. Tertio, comme le dit la règle de base du droit canonique, sed prima lex – salus animarum. Le Salut des âmes est l’enjeu principal, mais le Pape François nous dit qu’il croit que l’enfer est vide. Seulement s’il n’y a plus besoin de sacrements parce que l’enfer est vide, il n’y a plus besoin de l’Eglise, des prêtres et du Pape François “.
Jean-Pierre Maugendre rappelle que la notion de sacrifice a été gommée après le Concile – avec comme résultat des églises vides et des gens qui vont courir et faire du sport le dimanche matin pour retrouver l’ascèse, l’exigence et le sacrifice que l’Eglise diocésaine ne leur donne plus – or, “si les choses ne coûtent rien, elles ne valent rien“.
“La messe traditionnelle maintient cette exigence, mais c’est aussi celle qui a sanctifié nos anciens et qui manifeste la transcendance – le silence, la beauté des ornements, la langue spéciale pour s’adresser à Dieu qui est le latin…”
Jean-Pierre Maugendre cite ensuite l’historien Yvon Tranvouez qui dans sa jeunesse a largement suivi les dérives modernistes du prieur Bernard Besret, expert au concile Vatican II qui a fait de son abbaye un laboratoire dont l’échec et la dissolution en 1973, tandis qu’il défroquait et rejoignait le grand orient de France, devrait faire réfléchir. Selon Tranvouez “l’eucharistie de gauche est un partage fraternel, l’eucharistie de droite est un sacrifice“. C’est pourquoi pendant le Covid certains évêques ont du rappeler aux prêtres que même s’il y a personne, il faut célébrer la messe – pour certains, ce n’est qu’un rassemblement, un repas.
Jean-Pierre Maugendre aborde ensuite la question de l’obéissance :
“L’obéissance, c’est une grande vertu. C’est par l’obéissance du Christ à son père que nous sommes sauvés. Mais ce n’est pas une vertu cardinale ; elle est liée à la justice, l’obéissance étant due à l’autorité au service du bien commun, et à la prudence. Ce n’est pas un dressage, mais comme le rappelle Peguy, le noble agenouillement d’un homme libre”.
Cette exigence d’obéissance faite, le pistolet sur la tempe, par les évêques aux fidèles, cet attachement tatillon à une légalité ecclésiale qui fait litière du Salut et du lien avec le Christ permet “d’arrêter de réfléchir et d’utiliser les avantages d’être du côté du pouvoir “.
“Et comme l’écrit Hannah Arendt au sujet du procès Eichmann, l’obéissance à la règle n’est jamais une finalité. Depuis le Concile, les Papes veulent, sauf Benoît XVI, supprimer la messe traditionnelle en coupant l’Eglise de ses racines. Ils n’en ont pas le pouvoir. Et pour nous, la réponse est NON POSSUMUS c’est à dire que nous ne pouvons pas l’accepter..
Du reste, le discours des évêques a changé. Dans la Tradition, ce sont des gardiens de la Foi. C’est aussi le sens des promesses qu’ils donnent lors des messes d’ordination. Aujourd’hui ils se disent gardiens de l’unité. Mais l’unité se fait sur un sujet à un moment donné, elle n’est pas pérenne. Et l’unité d’une bande de gangsters autour de leur chef pour commettre des délits n’est ni une finalité, ni une vertu”.
Jean-Pierre Maugendre propose un slogan pour la manifestation: Mgr Dognin, rendez-nous les sacrements, le catéchisme et nos prêtres !“.
Une manifestation se tient cet après-midi dans les rues de Quimper pour réclamer les sacrements, le catéchisme et nos prêtres, alors que Mgr Dognin a demandé à une dizaine (!) de prêtres d’apprendre à célébrer la messe traditionnelle pour les deux communautés, ce qui fait qu’elles n’auront plus de pasteur dédié.