Lu dans Présent :
"l’ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud et dominant la vie politique depuis 1994, ressemble de plus en plus à ses électeurs, très majoritairement noirs. Il compte encore quelques figures blanches (notamment des communistes), métisses ou indiennes, mais sa direction est majoritairement noire, et la jeune génération l’est presque exclusivement. […] Ainsi la profession de foi de l’ANC aux dernières élections locales, en mai, n‘était-elle illustrée que de photos représentant des Noirs, ignorant 20 % de la population du pays.
Le soutien blanc, indien, métis au parti de Mandela est en baisse. Pourquoi une telle désaffection ? Le racisme, d’abord. Le président de la Ligue de jeunesse de l’ANC, Julius Malema, s’en prend régulièrement aux Blancs et a récemment insulté les Indiens. Le porte-parole du gouvernement, Jimmy Manyi, a estimé qu’il y avait trop de métis dans la région du Cap. Les affaires de corruption ensuite, le manque de transparence des rouages de l’ANC, la fadeur et l’enrichissement ostentatoire de son « élite », l‘« émancipation économique des Noirs » (Black Economic Empowerment, BEE, cette politique qui leur donne la priorité à l’emploi) : les adhérents blancs ne manquent pas de raisons de se faire porter pâles."