D'H16 à propos de la longue grève de Radio France :
"[…] La raison d’un tel agacement syndical ? La direction, emmenée par le sémillant Mathieu Gallet, a en effet proposé un plan de réduction d’effectifs, touchant de 250 à 340 postes de la radio nationale, qui compte, pour rappel, 4600 salariés (tout de même). Cette réduction (d’environ 7%) de la masse salariale n’est absolument pas du goût des syndicats pour qui la notion de Service Public a toujours été portée très haut, au point de l’interrompre sans faiblir pendant plus de vingt jours. […]
Déjà, on peut s’étonner de la masse salariale du groupe. Si l’on peut comprendre qu’il faille pas mal de monde pour faire tourner autant de radios, il est plus difficile à comprendre que cette masse salariale augmente sans cesse : entre France Info (+63% de 2004 à 2013) ou FIP (+61%), on a bien du mal à comprendre ce qui justifie une telle obésité, d’autant que les audiences, en face, ne justifient en rien une telle augmentation, d’ailleurs pas plus en rapport avec l’augmentation d’effectif sur la même période, plus calme à (seulement ?) 20%. Autrement dit, non seulement le nombre de salariés augmente, mais les salaires aussi, et plus vite.
À cela, on doit ajouter les nombreux avantages de certaines catégories de personnels (d’ailleurs abondamment représentés dans les grévistes) et dont la Cour des Comptes faisait la liste dans un récent rapport, comme un nombre assez stupéfiant de congés payés : aux 25 jours légaux, les journalistes de Radio France bénéficient de 5 jours de repos dus au passage de 40h à 39h, 4 jours dits « de modernisation », 15 jours pour récupération de jours fériés, 16 jours de RTT (si leur travail est planifié en 5/2) et encore 5 jours au-delà de 8 années d’ancienneté, ce qui fait jusqu’à 14 semaines de vacances.
Ces avantages pourraient encore passer s’il n’y avait pas plus de 8% des effectifs de la radio d’état élus ou délégués syndicaux, dont les heures syndicales équivalent à plus de 130 personnes à temps plein, ou si, à ces éléments déjà inquiétants en regard de la situation financière de la chaîne publique, on ne devait ajouter la quantité minimaliste d’heures prestées par les musiciens des deux (oui, deux) orchestres (le philharmonique et le national), qui ne dépassent pas les 800 heures par an là où un salarié lambda doit en effectuer le double (1607 par an) pour être considéré à temps plein.
Enfin, on pourra passer rapidement sur le chantier de rénovation qui aura occupé la Maison de la Radio et dont le total atteint plus de 575 millions d’euros (un demi-milliard, les enfants, c’est une bagatelle !) alors qu’il était établi à 262 millions initialement (ça fait plus qu’un doublement), parce qu’en réalité, on devra surtout tenir compte de la trésorerie négative, d’une centaine de millions d’euros à la fin 2015, et du déficit prévu, à cette même fin 2015, à plus de 21 millions d’euros, alors que les « recettes » sont toujours aussi rachitiques. […]
Pourtant, l’impact réel de cette grève donne une indication extrêmement claire sur ce qu’il convient de faire. […] En d’autres termes, personne ne regrette l’arrêt des programmes de Radio France. Et, plus précisément, la fermeture complète et définitive de ces chaînes apporterait un bien être parfaitement quantifiable (plusieurs dizaines d’euros) aux 20 millions de foyers français qui payent la redevance.
Oh, bien sûr, les salariés de ces radios d’État penseront différemment. Oh, bien sûr, les politiciens qui trouvaient un refuge facile dans les locaux de Maison de la Radio estimeront cet arrêt insupportable. Oh, bien sûr, les chroniqueurs, les journalistes et les musiciens bien au chaud dans les rédactions et les orchestres du groupe couineront à l’idée de devoir se confronter au privé dont les fins de mois ne sont assurées que par cette audience qui ne semble absolument pas dans les priorités du groupe Radio France.
Mais après tout, le gouvernement n’est-il pas engagé dans une recherche d’économies ? Ne prétend-il pas tout faire pour couper les dépenses inutiles ? Et quelle dépense plus inutile que celle qui finance des radios dont l’absence d’émission n’a gêné personne ces 25 dernier jours ?"
A.F
Ah la redevance TV…
Quelle joie de se faire racketter pour engraisser des gens qui vous insultent avec arrogance.
PK
@ A. F.
Vous êtes maso : vous êtes tout à fait libre de ne pas payer cet impôt… C’est le seul d’ailleurs qui est libre de payement.
Si vous voulez le payer ET que vous vous en plaignez, il faut consulter rapidement !
René Clémenti
Reçu hier le formulaire de déclaration des revenus perçus en 2014…
Il n’y a plus de télévision chez nous depuis dix ans, mais c’est avec un plaisir tout neuf que j’ai coché la case attestant l’absence de tout poste de télévision à notre domicile et nous dispensant donc de mettre au pot de la redéviance.
Pascal P
Je connais le fonctionnement des orchestres de Radio France :
-aucune création de postes au sein des 2 orchestres depuis plus de 30 ans
-aucune augmentation de salaire depuis une dizaine d’années
-les heures de travail d’un musicien comporte quelques centaines d’heures obligatoires de travail personnel “à la maison”(non comptées par la cours des comptes)
-le temps de travail n’est pas choisi par les musiciens mais imposé par l’administration des orchestres
-les musiciens sont les seuls employés de Radio France à devoir fournir leur outil de travail :un violon coûte plusieurs centaines de milliers d’euros …
enfin la nouvelle direction n’a de cesse d’annuler des concerts depuis un an pour ensuite reprocher aux musiciens un travail insuffisant(sic)
Bref quand on veut tuer son chien , on dit qu’il a la rage .
Il y a aussi une raison politique pour la suppression des 2 orchestres :
ces orchestres sont prestigieux , de notoriété internationale , ils représentent le meilleur de la musique classique ,et sachons le ,seul un concours permet de rentrer comme musicien dans ces orchestres , concours dont la statistique de réussite est de 1/100 maximum !
Bref ,des gens ultra compétents , cultivés et qui réussissent : cela le régime socialiste ne peut le supporter .
professeur Tournesol
Concernant les musiciens, attention au simplisme et à la démagogie. Certes les heures “prestées” (sic) sont peu nombreuses, mais lorsque un musicien se produit en public, il ne vient pas les mains dans les poches, cela demande beaucoup d’entraînement. Evidemment un groupe de rap ça coûterait moins cher …
Si France Inter ou France Infos ne me manquent guère, France Culture me manque. On y trouve une liberté de ton bien plus grande que sur le reste du service public.
René Clémenti
@Pascal P: “un violon coûte plusieurs centaines de milliers d’euros”: êtes-vous certain de ne pas exagérer un tout petit peu?
Je veux bien admettre qu’entre le violon chinois et le violon fabriqué en France et à la main par un luthier artisan il y a des années-lumière, mais je ne peux croire ce que vous dites là…
alpha
Là encore il faut remonter à l’autre, lequel montra l’exemple en réduisant le prestige de Radio France international, en réduisant les stations RFi.
Un recul du Français à la clé.
Mais bien sûr, ce sont les syndicats qui ne font qu’imiter leurs aînés, les politiciens, que l’on montre du doigt.
Les syndicats ne sont pas blancs, mais on ne va pas leur reprocher de vouloir leur part du gâteau. Si l’on est incapable de faire les mêmes reproches, à ceux qui leur montre allègrement l’exemple avec des moyens supérieurs.
Pascal P
Pour René Clementi . NON je n’exagère pas ! N’importe quel violon italien du XVIII ème siècle vaut cela (les Stradivarius , Amati , Guarnerius , Guananini, eux se vendent par millions d’euros) .Ceux du XIX ème les rattrapent en valeur (par exemple un Vuillaume s’est vendu à la salle des ventes de Rennes il y a 3 semaines pour 170 000 €) .Les flûtistes ont des flûtes en or (qualité oblige) . L’excellence exigée font que les musiciens professionnels ont les meilleurs instruments .Merci de votre post qui m’a permis de préciser une réalité peu connue .
ODE
D’accord avec d’autres: ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain! Il me semble (je suis trop jeune pour m’en souvenir) qu’il y avait autrefois à la radio une troupe d’opérette qui a réalisé des enregistrements d’excellente qualité: les amateurs regrettent encore aujourd’hui sa disparition, probablement décidée pour des raisons économiques. Il vaut mieux que les impôts financent ces orchestres de grande qualité plutôt que des groupes de rap, en effet.
Gondolphe
Le service public ne se justifie que lorsqu’il propose un service que le privé ne ferait pas.
Certaines émissions de France Culture ne pourraient pas être prises par le privé, pour de simples questions d’audience et de rentabilité. On imagine mal Europe1 mettre une émission d’une heure sur les rapports entre le théâtre de Berthold Brecht et la philosophie sanskrit…
Gardons donc France Culture et France Musique dans le service public, et privatisons Inter, Info etc…
Même chose à la télé. On trouve quand même de bons documentaires sur Arte, très peu sur France2…
Robert Marchenoir
@ Pascal P | 14 avr 2015 12:41:15
“Un violon coûte plusieurs centaines de milliers d’euros.”
Non. C’est un “amalgame”, comme on dit chez les socialistes. Un Stradivarius, voire un violon ancien, coûtent très cher, comme vous le détaillez par ailleurs. Mais un violon contemporain ne coûte pas ce prix.
Ne me dites pas que tous les musiciens d’orchestre jouent sur un violon de collection ? Même pour les solistes, ce n’est pas le cas !
Quant aux rares, très rares violonistes qui ont le privilège de jouer d’un instrument ancien hors de prix, ce n’est pas eux qui le payent, et d’ailleurs il ne leur appartient pas ! Il leur est financé par un mécène, une très grande entreprise en général.
Ne me dites pas que les violonistes des orchestres de Radio-France payent un instrument de plusieurs centaines de milliers d’euros avec leur salaire, qui est loin d’être faramineux ?
Et les pianistes, ils apportent aussi leur propre piano à Radio-France ?
Robert Marchenoir
Le constant bruit de fond socialiste de Radio France est en effet insupportable. Mais…
Radio France est la seule, face aux radios privés, à avoir ce souci de qualité et cet intérêt pour la culture.
Si Radio Courtoisie peut, à juste titre, être qualifiée de France-Culture de droite, ce n’est pas seulement dû à ses qualités, mais aussi à celles de France-Culture. Et certaines émissions de Radio Courtoisie sont franchement indigentes, voire relèvent du charlatanisme ou de la propagande. Tandis que le manque de moyens s’entend à l’oreille.
J’étais un auditeur assidu de l’ancienne Radio Classique, privée, donc. Après son rachat par je ne sais plus qui il y a quelques années, elle a été proprement détruite. Là où l’ancienne Radio Classique rivalisait, effectivement, de qualité avec France-Musique, les nouveaux propriétaires ont tenu à en faire une vulgaire radio de variétés, à ceci près qu’elle passe des disques de musique classique.
Evidemment, j’imagine que cela génère une audience plus importante.
Pascal P
Pour Robert Marchenoir .
Mes informations sont celles d’un musicien (moi-même) qui connaît le problème pour l’avoir vécu.Si certains musiciens ont de bons instruments qui “ne coûtent que” quelques dizaines d’euros , la plupart possède des instruments magnifiques , achetés à crédit , crédit source de beaucoup de privations . Non les musiciens d’orchestre ne jouent pas sur des instruments prêtés . Seuls quelques rares solistes internationaux ont ce privilège et cela ne concerne que des Stradivarius .
Jean Theis
Je n’ai jamais entendu à Radio Courtoisie d’émissions indigentes ou relevant du charlatanisme. Je ne saurais dire si ses qualités le doivent à France Culture.
Evidemment je n’écoute pas cette radio 24 h sur 24 h. Les micros n’étaient pas bons mais ils se sont améliorés.
yann
Le malheur de France-Info, il ne dit que des mensonges ! Avec cette radio, l’Otan n’aiderait pas Daesh ou Boko Haram, l’opposant de Poutine Boris Nemtson était un de ses principaux opposants (alors qu’il n’a fait que 1% aux dernières élections), l’UPR n’existe pas etc… Cette radio sioniste travaille pour l’arrivée du Nouvel Ordre Mondial ! Tout n’est que manipulation !
Clovis
Robert Marchenoir “Si Radio Courtoisie peut, à juste titre, être qualifiée de France-Culture de droite, ce n’est pas seulement dû à ses qualités, mais aussi à celles de France-Culture”. Cette phrase n’a aucun sens ordinaire, c’est un sophisme et même quelquechose de plus tordu qui a probablement aussi un nom grec compliqué.
Vous qualifiez vous-même Radio Courtoisie de “France Culture de droite” ( expression que je n’ai jamais entendue pour ma part), afin de pouvoir faire bénéficier F Culture de l’aura de radio courtoisie, pour affirmer ensuite que c’est courtoisie qui bénéficie des qualités de F Culture!
J’ignore si vous écoutez attentivement Radio Courtoisie comme je le fais moi-même. C’est un modèle de radio LIBRE, non contaminée par l’idéologie marxiste et le boboïsme comme Culture, et dont la rigueur intellectuelle, sans concession, est exemplaire. Et elle est financée par qui?? uniquement par ses auditeurs! D’ émission “indigente” je n’en ai jamais entendue , mais on n’est pas tenu d’approuver tout ce qui s’y dit. C’est la liberté à son plus haut niveau de culture: rien au rabais sur radio courtoisie.
Robert Marchenoir
@ Clovis et Jean Theis
Quand je dis “Si Radio Courtoisie peut, à juste titre, être qualifiée de France-Culture de droite, ce n’est pas seulement dû à ses qualités, mais aussi à celles de France-Culture”, cela a un sens très clair : France-Culture est la la seule radio en France à avoir une certaine tenue culturelle, à l’exception de Radio-Courtoisie.
Il n’y a nul sophisme là-dedans, sauf à partir du “principe” que France-Culture est une mauvaise radio, ce que vous semblez faire.
Et si vous n’avez jamais entendu l’expression “Radio-Courtoisie est le France-Culture de droite”, c’est que c’est moi qui l’ai inventée. Excusez-moi de penser par moi-même et de ne pas attendre que quelqu’un d’autre me fournisse des slogans.
France-Culture est une excellente radio à bien des égards, et en tous cas elle n’a pas d’équivalent en France, et probablement pas dans le monde. Il n’y a pas que la politique dans la vie. On peut être de droite sans être sectaire, et reconnaître des qualités à ses adversaires politiques.
Radio-Courtoisie c’est bien gentil, mais même si c’est méritoire, ça n’arrive pas à la cheville de France-Culture. Henry de Lesquen, excusez-moi… c’est un énarque assez brillant, mais ce n’est jamais qu’un énarque comme les autres.
France-Culture est bien plus ancienne que Radio-Courtoisie. Ecoutez les archives diffusées la nuit ou l’été, les entretiens approfondis avec des écrivains ou des philosophes, des vrais, des grands, dans une langue parfaite.
Radio-Courtoisie est une radio d’amateurs et ça s’entend. Ce n’est pas une question de micros. C’est une question de mise en ondes, de sélection des animateurs, de moyens techniques, de moyens de reportage… et aussi d’envergure intellectuelle et de rigueur dans le métier, tout simplement.
Certaines émissions de Radio-Courtoisie sont d’une haute tenue culturelle, mais d’autres sont des tas de boue qui insultent l’honnêteté et l’intelligence. Je pense à celles qui font la promotion des médecines de charlatans, à la propagande pro-russe et antisémite éhontée… quand il ne s’agit pas carrément de faire de la publicité, même pas clandestine, pour le business d’un invité.
J’écoute tous les jours Radio-Courtoisie, mais c’est faute de mieux.