Ces jours derniers, le Salon Beige a récemment publié « A la lueur de la bougie, pistes pour discerner sa voie ». Aussi, nous allons vous proposer durant ce mois un voyage dans différents monastères. Ce voyage durera quelques instants, à chacun de le vivre en ouvrant son cœur, comme une invitation à approfondir notre lien avec le Christ, et pour certains, à tenter l’aventure monastique…
La création est splendide en ces lieux que la main de l’homme ne fait qu’effleurer. Accrochée à la montagne, l’abbaye bénédictine de Notre-Dame de Randol illustre bien l’attitude de l’âme chrétienne appelée à être fixée en Dieu. En cette terre auvergnate, volcanique s’il en est, la pesanteur n’est en rien ennemie de la grâce : plus on a les pieds sur terre, plus le cœur est en Dieu. C’est en tout cas ce que l’on découvre en s’arrêtant dans ce lieu fondé par l’abbaye de Fontgombault il y a 50 ans tout juste.
A l’origine, les pères fondateurs pensaient s’implanter dans l’un de ces illustres et antiques couvents accablés par la Révolution. La splendeur de la Chaise-Dieu, haut-lieu de la foi en l’an mil et quelques, -le pape Clément VI y sera enterré plus tard – ne retint pas les suffrages de Dom Roy qui préféra les gorges sauvages de la Monne.
La Monne, une coulée de feu l’automne, et l’hiver un trait de neige ; le printemps révèle un val fleuri, l’été un canal de fraîcheur. En surplomb, le monastère offre un point de vue exceptionnel sur cette terre de silence et de beauté.
Le nature est si généreuse, le visiteur s’interroge : qu’y a-t-il encore à attendre, les sens ne sont-ils pas comblés ?
Et le moine de répondre : en cherchant le Royaume de Dieu et sa justice, tout le reste sera donné par surcroît…
Vraiment ? Mais cette harmonie des parfums, couleurs et sons ne signale-t-elle pas que le Créateur est passé par ces bois et les a parés de sa beauté, comme le dit saint Jean de la Croix ?
Oui ! répond le moine, car au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu, avant la création du monde. C’est pour cela que nous sommes ici, frères et fils, à l’école de Saint Benoît, car nous avons trouvé Dieu, nous avons trouvé le bonheur de vivre en Lui.
Même la route qui conduit à l’abbaye le dit : on va à Randol, il n’y a pas d’autre destination au bout du chemin goudronné qui se perd en territoire monastique. Ceci comme pour signifier qu’une fois arrivé, le voyage ne fait que commencer. Un voyage intérieur. Et Dieu se fait tout en tous, il se révèle à chacun, dans la liturgie célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain. Le grégorien est ici la langue de l’âme.
Dans la neuvaine « discerner sa vocation avec Marie », il est écrit :
« O Marie, je vous confie ce désir qui m’habite de vivre dans une paix profonde, par-delà les tracasseries du quotidien. Peut-être faut-il que je mette l’accent sur certains moyens à prendre pour être disponible intérieurement et renforcer mon sens de l’effort pour résister avec courage face à des tentations qui me guetteraient particulièrement. »
Adressée à Notre-Dame, la méditation rejoint le quotidien :
« Une activité manuelle, régulière, effectuée avec concentration, est sans doute une manière privilégiée de m’écarter de l’idéalisme et d’accueillir humblement la réalité qui m’entoure. Avec simplicité et esprit de pauvreté, comme vous à Nazareth, je choisis de m’astreindre à certaines tâches que je pourrais pourtant déléguer à d’autres ou laisser de côté… »
(On peut se procurer la neuvaine ici : https://www.life-editions.com/product-page/discerner-sa-vocation-avec-marie)
Une des particularités de l’abbaye de Randol c’est d’être discrète et besogneuse. Les moines y tiennent beaucoup. C’est la condition selon eux de leur rayonnement… en profondeur. Ora et labora, prie et travaille.
Dans la chambre qu’occupe le visiteur à l’hôtellerie, quelques livres sont proposés ; parmi eux, le fascicule « Contempler l’invisible » de Dom Delatte, troisième abbé de Solesmes.
C’est le message de Randol.
Guillaume d’Alançon
Pour tout contact/retraite s’adresser ici : [email protected]