Suite au rapport Attali, l’économiste Jean-Didier Lecaillon rappelle que la natalité est source de croissance :
"Davantage d’investigation aurait permis d’éviter de regrettables confusions à ce niveau de réflexion, tel par exemple le fait de traiter des prestations familiales au chapitre de la maîtrise des dépenses de santé (la famille serait-elle une maladie ?), ce qui aboutit à proposer de les mettre sous condition de ressources ! Cela revient à considérer que la famille est un “mal” dont il conviendrait seulement de soulager les parents dans le besoin, sans même envisager qu’elle puisse être un élément essentiel de la création de richesses.
La reproduction, la formation de “capital humain”, l’apprentissage de la vie en société sont autant de services rendus dans le cadre, non exclusif mais néanmoins essentiel, de la famille. […] Certes, les insuffisances liées à la situation démographique ne sont pas niées, pas plus que la réalité du vieillissement de la population.
Or, qui peut ignorer que ce dernier, s’il s’explique en partie par l’allongement de l’espérance de vie que nous n’avons aucune raison de déplorer (vieillissement par le haut de la pyramide des âges), résulte avant tout d’une fécondité insuffisante (vieillissement par le bas) ? Comment envisager sérieusement la croissance dans ces conditions ? Quelle curieuse façon, au moment où il est partout question de développement durable, de faire ainsi l’impasse sur l’intérêt que pourrait représenter pour la croissance économique un redressement de la natalité."