De Roland Hureaux :
Même si le mouvement des Gilets jaunes parait se tasser un peu à l’approche des fêtes de fin d’année, le président Macron n’est pas loin de faire l’objet d’une véritable réaction de rejet d’une partie des Français.
Les manifestants scandent de plus en plus souvent « Macron démission » comme si pour beaucoup, son départ comptait plus que la satisfaction, d’ailleurs difficile, de leurs revendications.
S’expriment à son encontre, surtout en province, dans la « France périphérique », des réactions de haine violente rarement perçues dans le passé récent de notre pays.
Loin de les apaiser, ses apparitions à la télévision ont semblé aggraver le phénomène. Macron n’a manifestement pas la dimension du chef à même de reprendre la main par un verbe efficace.
Bien au contraire, sur les écrans, sa véritable personnalité, notamment son côté méprisant, apparait dans toute sa vérité. Les Français qui ont voté pour lui, dans leur immense majorité, ne le connaissaient pas : il a été élu sur l’idée d’une rupture avec la politique traditionnelle symbolisée par le thème « ni droite, ni gauche ». Il l’a été aussi par l’assassinat politique de François Fillon grâce à une instrumentalisation de la justice contraire aux traditions républicaines, qui lui a libéré le chemin pour un second tour facile contre Marine le Pen. Il n’a été élu, d’aucune manière, pour ce qu’il était.
Or cette personnalité, nos compatriotes la découvrent peu à peu et, pour différentes raisons, elle ne leur plait pas. Macron, n’hésitons pas à le dire, ne gagne pas à être connu.
Il se situe en effet aux antipodes du chef tel que les Français le souhaitent. D’abord par son style : narcissisme, morgue, mépris du peuple ou au moins de cette partie du peuple qui n’épouse pas ses desseins ; jamais confronté au processus électoral de proximité, le président apparait à beaucoup de Français comme une sorte d’extraterrestre.
Ensuite et surtout par ses idées : quelle qu’elles soient , elles ne sont pas susceptibles de débat. Macron est enfermé dans une idéologie au sens fort du terme : un système de pensée clos inaccessible à la contradiction et pour laquelle, de ce fait, toute concession, telles celles qu’il a dû se résoudre à faire récemment, est provisoire. Cette idéologie a plusieurs composantes. D’abord l’Europe supranationale qu’il veut renforcer et la monnaie unique qu’il veut maintenir coûte que coûte. Il est clair que pour lui, la réalisation du grand dessein européen importe plus que l’intérêt des Français.
Enfin ce qu’il est devenu habituel d’appeler la « transition écologique » : réduction des rejets de carbone par une taxation punitive de ceux que l’on accuse d’en être à l’origine et, ce qui est pourtant contradictoire, démantèlement des centrales nucléaires.
Une vraie satisfaction des revendications des Gilets jaunes mettrait en cause la réalisation de ces objectifs fondamentaux de Macron. Ceux qui s’enferment dans un système ne peuvent que rien lâcher ou tout lâcher.
Une telle situation est sans précédent dans l’histoire de France. Quelqu’un disait récemment : il faut se méfier des peuples qui ont mis à mort leur roi ; pourtant si une courte majorité de Conventionnels avait voté la mort du roi de France, il s’en faut de beaucoup que le roi, ni même la royauté aient suscité dans le peuple une réaction de rejet. Louis XVI restait populaire en 1793. Peut-être Charles X en 1830, mais les mouvements de foule furent alors cantonnés à Paris. Napoléon Ier et Napoléon III, la Troisième République sont tombés sur des défaites militaires. En mai 1968, si s’est exprimée la lassitude par rapport au général de Gaulle, mais il n’y avait à son égard ni mépris, ni vraiment rejet. Seul depuis lors Nicolas Sarkozy, a essuyé une hostilité analogue dans une partie de l’opinion, mais il a pu compter jusqu’au bout sur le carré des militants de l’UMP qui en avait fait son homme. Rien de tel pour Macron dont le mouvement En Marche se révèle pour ce qu’il est : un bulle, sans idéologie ou militantisme substantiel.
Il est difficile aujourd’hui d’imaginer une sortie de crise sans le départ de Macron.
Classico
A minima une dissolution de l’AN
Changer de premier ministre ne changerait rien car Il n’existe pas sous Macron
Janot
Sarkozy avait, au minimum, un avantage sur macron : il est courageux, et l’a démontré lors d’une prise d’otage dans une école à Neuilly dont il était le maire. Il est certainement très difficile de faire remonter par la France la pente glissante où l’a entraînée cette crapule de Mitterrand (et même Giscard avec son regroupement familial dont on subira les conséquences néfastes pendant des décennies, sinon plus) et ses suiveurs socialistes depuis quarante ans ; mais une chose est d’avoir à gérer un pays en difficulté, et une autre d’insulter et mépriser le pays et ses citoyens. C’est le péché originel de macron, qui ne mérite évidemment pas d’être là où un hold-up démocratique l’a placé, et celui-là est inexcusable : un chef, un vrai, doit respecter ses troupes pour qu’elles acceptent de le suivre et de lui obéir.
sivolc
Cet article et tous les commentaires sont justes. Alors se pose la question: comment se débarrasser de Macron ?
La technique Gilets jaunes de manifestation éparpillée dans toute la France me paraît efficace à la longue mais elle exigera beaucoup d’efforts et de sacrifice. Bon courage à tous y compris aux parisiens qui feraient bien de s’y mettre aussi dès janvier prochain.
FR
Racailles d’en haut et racailles d’en bas.
Les extrêmes se touchent.