Lu dans Le Figaro :
"Pour les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, l'après-guerre en Libye est un casse-tête qui commence par la question suivante: qui aider dans les rangs des rebelles ? Tout au long de la guerre, le CNT a lutté pour présenter l'insurrection comme un mouvement laïque, uni et libéral. Mais cette image est loin de refléter la réalité. L'organe politique de la rébellion est en fait traversé par de nombreuses fractures, notamment celle qui oppose les insurgés laïques et modérés aux rebelles islamistes radicaux. Avant la fin de la guerre, une délégation d'experts menée notamment par le Ciret (Centre international de recherche et d'études sur le terrorisme) s'était inquiétée, en revenant de Libye, de l'existence d'une tentation islamiste parmi les insurgés. Son rapport, très critique, dénonçait le projet d'instaurer une charia islamique dans la Libye d'après Kadhafi. Il n'est un secret pour personne que des islamistes radicaux se sont battus dans les rangs rebelles. Le quotidien Libération a dressé vendredi le portrait d'Abdelhakim Belhaj [photo], qui après être entré à la tête des rebelles à Tripoli, serait devenu le gouverneur militaire. Capturé par la CIA en 2003, nommé «émir» du Groupe islamique combattant (GICL) libyen adoubé par Ben Laden en 2007, il est connu pour avoir été proche de Zarqaoui, le chef d'al-Qaida en Irak. Belhaj, prévient le quotidien, est loin d'être le seul ancien du GIC à avoir été propulsé à un poste militaire de premier plan en Libye."