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France : Politique en France

Redressement impossible en République

Redressement impossible en République

D’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine :

[…] Comment croire que le gouvernement de Michel Barnier puisse changer quoi que ce soit à cet effroyable bilan. L’homme, sans doute sincère, qui fut un bon élu local, mais, comme la plupart de ses pareils, un piètre homme politique aux ordres du système et un eurocrate passionné prêt à sacrifier l’intérêt français à un intérêt supposément européen – tout à fait représentatif de sa génération dans de tels choix, comme dans une bonne éducation encore subsistante et d’apparence rigoureuse – pourra-t-il dans l’art du compromis marier la carpe et le lapin, la chèvre et le chou ? Faire vivre Retailleau avec Migaud, entre autres. Les plus avisés ont compris que la tâche est impossible, avec, de plus, un Macron au-dessus de lui qui prétend le brider, lui imposer ses hommes et ses directives. Cet édifice ne tient pas debout et il est plus que probable qu’il s’effondrera à la première alerte.

En tous cas, le gouvernement Barnier est dans l’incapacité d’affronter la difficulté du moment. Le gouvernement précédent a laissé une situation désastreuse, voire tragique, en tous domaines, de l’Éducation aux Territoires, de la Santé à l’Ordre public, de la Vie ordinaire devenue difficile, voire impossible, en métropole et en Outre mer, aux Comptes publics qui s’orientent vers une faillite assurée. Ce qui n’a pas empêché Bruno le Maire de s’offrir sur le contribuable un cocktail de plus de mille invités pour s’y glorifier, lors de son départ, dans un long discours !

Les causes antérieures continuent d’agir et d’exercer leur pression. Barnier, ni même Retailleau, ni d’ailleurs Armand n’y peuvent rien. La cascade des effets poursuivra sa course inéluctablement. Plus de 6 % de déficit budgétaire attendu, quelques 170 milliards. 50 milliards de charge annuelle pour bientôt 3300 milliards de dettes. Et, pour 2027, 70 milliards annoncés qui s’imposeront peut-être dès l’année prochaine, car les taux pour la France continuent d’augmenter.

La République offre généreusement aux Français les plus lourds prélèvements obligatoires de l’Europe et du monde, 43 % selon les chiffres officiels, la réalité étant plus vraisemblablement vers 50%, si tout est bien comptabilisé. Les dépenses publiques représentent 57 % du Produit intérieur brut (PIB). Qui osera tailler dans cette montagne où tout se tient et se soutient, surtout les situations qui en vivent. Impossible pratiquement. Même de toucher aux prébendes infondées que la République a multipliées à son unique profit.

La situation économique, malgré les propos avantageux de Le Maire et encore, il y a peu, de Macron, est catastrophique : fermetures d’usines, arrêts d’industries, chômage en augmentation, agriculture abandonnée, artisanat sacrifié, territoires désertifiés, c’est une ruine générale qui progresse à l’exception de quelques secteurs, en espérant que Macron n’y mette pas la main. En vérité, cette situation est telle qu’il est impossible de l’améliorer. Aucun Barnier au monde n’y arriverait. Aucune opposition n’a de solution. Avec la gauche au pouvoir, le pire arriverait. Tous les gens sérieux le savent. Une vraie droite nationale pourrait-elle s’y essayer ? C’est peu probable, tant l’état du pays et de la population divisée et déchirée ne saurait s’y prêter. Le Rassemblement national n’a même pas intérêt à prendre aujourd’hui les affaires en main : il y risquerait sa vie. Il exerce, affirme-t-il, sa vigilance : étrange expression. Croit-il qu’une présidentielle anticipée annoncerait son heure de gloire ? Il se trompe, une fois de plus, comme lors des législatives. Le vrai problème est ailleurs ; il ne tient qu’en un mot : la République. Quand les Français accepteront-ils de s’en rendre compte ? C’est pourtant d’une telle évidence.

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