Extrait du billet de Philippe Bilger sur son blog :
"(…) il me semble que la suppression du délai de réflexion de 7 jours, décidée par la commission des Affaires sociales (…) dépasse très largement le champ du féminisme pour poser un véritable problème démocratique et révéler l'aberration des méthodes que l'idéologie et le féminisme (…) mettent en œuvre (…)
Ce délai de réflexion de 7 jours est prévu, pour une femme désirant avorter, entre une première consultation et une seconde pour confirmer son choix et l'intervention à pratiquer, médicamenteuse ou chirurgicale. Pour lui permettre, éventuellement, de s'abstenir, de se raviser ou, en pleine conscience, de maintenir. Dans le délai global de 12 semaines autorisant techniquement l'avortement, on ne peut vraiment pas soutenir que ces 7 jours constituaient une scandaleuse amputation, un retard irrémédiable (…)
Sur le fond, il est hallucinant de relever que le droit, la liberté et, pour un certain nombre de femmes, le progrès d'avorter n'étaient remis en cause par personne et que le délai de réflexion ne concernait qu'une modalité, que l'intelligence, la sensibilité et le bon sens justifiaient. C'était introduire, dans un processus délicat, douloureux, intime, en tout cas jamais léger, un suspens, une courte halte pour une délibération personnelle ou plurielle.
Loin d'être "stigmatisante, infantilisante", cette démarche faisait appel, au contraire, à la faculté humaine la plus noble : celle de peser avant d'agir, de penser avant de décider. A entendre les féministes, cette obligation aurait été humiliante mais on perçoit bien que, chez les plus extrêmes, ce qui aurait été redouté tenait précisément au revirement que ce délai de réflexion aurait permis et avait peut-être causé en de multiples occasions.
(…) je parviens mal à comprendre en quoi il était urgent d'abolir une prudence et une précaution qui intrinsèquement étaient positives et ne portaient pas atteinte à la substance de la faculté.
Certaines associations féministes sont à ce point déconnectées de la normalité humaine qu'elles se font une gloire de répudier ce que l'humain a de meilleur et qui, ne leur en déplaise, est indivis aux deux sexes : la vigilance, la lucidité, l'intelligence au plus près de soi, de ses humeurs, de ses désirs, de ses peurs, de ses espérances.
Quel pervers et inattendu argument, pour les authentiques misogynes, de constater que pour les féministes pures et dures, réfléchir est "un frein" !"
stephe
Il est certain que lorsque l’on considére les Femens et quelques autres du même acabit ce n’est pas leur possibilité de réflexion qui nous impressionne en premier, c’est plutôt la bêtise et la mauvaise foi.
von schutz
Le délai était culpabilisant…quels aveux !
MEIERS
Il est curieux que les féministes, qui avaient historiquement l’ambition de libérer la femme des restrictions et des préjugés dont elle était la victime ont recours, pour l’avortement à la vision la plus caricaturale possible; la femme comme une créature instable, capricieuse, changeante, qui prend ses décisions sur des coups de tête, qu’il s’agisse de l’achat d’une paire de chaussures, d’une robe, du choix d’une coupe de cheveux chez le coiffeur, d’un partenaire, d’un concubin ou d’un mari, ou précisément de la décision d’avorter. Et de peur que son instabilité constitutive ne l’amène à renoncer une semaine plus tard à l’avortement, il faut lui ôter le délai de réflexion.
ognm
bien entendu ce que veut la clique UMPS c est remplacer la matière grise et la REFLEXION par le REFLEXE pavlovien de haine envers tout ce qui dérange le pouvoir