Lu dans Les 4 Vérités :
"Dimanche 16 mai au soir, le gouvernement a révélé aux prétendus « partenaires sociaux » (qui ne sont ni partenaires, ni sociaux) ses pistes pour la réforme des retraites. Quelques heures à peine après la publication de ce document de travail, nous avions la réponse des syndicats : non à l’allongement du temps de travail ! Mais revenons à ce document. Le gouvernement s’est fixé deux objectifs: résoudre durablement le problème financier des caisses de retraite; « conforter le système français dans ce qu’il a de plus profond » (c’est-à-dire, se lon le document, la solidarité en tre générations et entre individus). Personne ne s’opposera à une réforme structurelle améliorant durablement la situation financière de nos retraites. Ou plutôt personne, sauf les syndicats. Car, au problème démographique, les syndicats interdisent que l’on apporte une réponse démographique, en tenant compte de l’allongement de la durée de vie et du vieillissement de la population. Étrange conception !
Seulement, puisque l’on parle de démographie, il serait bon de ne pas regarder simplement l’âge de départ à la retraite, mais la démographie française dans son ensemble. En particulier, il serait bon de ne pas torpiller la politique familiale. Car nous n’avons pas 36 solutions : soit nous avons des enfants, soit nous avons des immigrés… dont il n’est pas vraiment certain qu’ils paient nos retraites et qui, en attendant, coûtent fort cher à notre État-providence. Ainsi parler des retraites sans parler de la retraite des mères de famille est une hypocrisie sans nom. Quant au deuxième objectif, c’est se moquer du monde que de prétendre que le système actuel est un système de solidarité entre générations et entre individus. Les inégalités sont, au contraire, criantes. De toute évidence, la génération du « baby boom » aura été fortement privilégiée par rapport à celle qui l’a précédée et à celle qui l’a suivie. Et, si vous êtes issu de la fonction publique ou si vous êtes salarié du privé, vous aurez une approche un peu différente de la « solidarité nationale ». Les objectifs du gouvernement, malgré leur apparence de consensus, sont donc fort mal rédigés et ne peuvent conduire qu’à une réforme « cosmétique ». Pour moi, je maintiens que le principal objectif d’une réforme des retraites serait le retour à l’équité. Et que la double condition pour cela serait de favoriser la politique familiale et de favoriser la liberté en assurant une vraie corrélation entre les cotisations et les prestations."