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Pays : International

Régulation, capitalisme, libéralisme, ne pas se tromper sur les termes

Lu sur le blog de l'Amiral Woland :

"si on peut reprocher beaucoup de choses au libéralisme, encore faut-il savoir ce que c’est. Quand je lis et entends que la crise est la faute du libéralisme et du manque de régulations alors qu’elle est due au capitalisme d’état (déjà dénoncé par Ayn Rand et qui consiste en un copinage consanguin, voir pire, entre gouvernement et grandes entreprises) et à l’hyper-régulation (par exemple le gouvernement fédéral US forçant les banques à prêter de l’argent à des gens qui ne pouvaient en aucun cas le rembourser, ce qui a fini par déclencher la crise en 2008) j’ai envie de sortir les catapultes.

Si vous voulez être contre le libéralisme pour protéger les faibles, parce que vous vouez un culte à l’agrégation humaine, parce qu’on doit tous être égaux ou ce que vous voulez, d’accord, ça vous regarde. Toutefois, souvenez vous que ceux qui sont contre le libéralisme sont tout simplement contre la propriété privée. En effet, le libéralisme est une doctrine de la liberté individuelle, donc la liberté de contracter, et pour contracter librement, il faut être pleinement maître de ses possessions. On peut plus ou moins légitimement imposer des limites à la liberté, mais à la fin, il s’agit tout simplement de défendre la personne contre la collectivité et ses différentes manifestations. Point. Ceux qui nous assurent crânement que le libéralisme est la cause de tous nos maux alors que dans les faits la propriété privée n’existe plus que de manière résiduelle et que le gouvernement régule presque chaque aspect de nos vies du berceau au tombeau ont la cohérence du type surpris par le goût de l’eau qu’il boit alors qu’il l’a collectée au fond du mawashi d’un sumo particulièrement épais après un combat fatiguant dans une arène surchauffée.

Donc, à tous ceux qui confondent libéralisme et capitalisme, à tous ceux qui pensent que les officines de direction du monde et ultra-régulatrices sont les fruits du libéralisme, je vous propose de souffler un peu, de reprendre vos esprits et d’accepter que vous vous gourez assez salement sur les termes, ce qui est bien naturel vu que l’on vous ment sur leurs significations depuis des lustres."

Et dans les commentaires, un lecteur cite le Compendium de la DSE :

Quadragesimo anno » réitère le principe selon lequel le salaire doit être proportionnel non seulement aux besoins du travailleur, mais aussi à ceux de sa famille. L'État, dans ses rapports avec le secteur privé, doit appliquer le principe de subsidiarité, principe qui deviendra un élément permanent de la doctrine sociale. L'Encyclique réfute le libéralisme compris comme concurrence illimitée des forces économiques, mais confirme de nouveau la valeur de la propriété privée, rappelant sa fonction sociale."

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4 commentaires

  1. Il y a tant de définitions du libéralisme qu’il est sans doute un peu prétentieux de s’imaginer posséder la bonne…
    La dialectique libéralisme vs étatisme semble simpliste. Tertium non datur…
    Ce texte me rappelle la rhétorique : “En URSS ce n’était pas le vrai communisme…”
    Finalement par enantiodromie le libéralisme réel, et non rêvé, aura donné naissance à de nouvelles formes d’étatismes bien plus liberticides que nos vieux états…

  2. Un bon rappel. Bien sûr le mot libéralisme est souvent compris à l’anglo-saxonne où l’on associe libéralisme et libéralisation des moeurs. La crise actuelle a bien des causes dont une centrale qui est celle des dettes souveraines. Dans le cas de la France, cette dette est causée par l’égoïsme d’une génération, en gros celle des soixante-huitards, qui a préféré sacrifier le long terme, les générations futures pour le court terme, leur niveau de vie, de retraite et de jouissance matérielle. Ainsi pour ne prendre qu’un exemple, les allocations familiales tournées vers le futur représentaient plus de la moitié des dépenses sociales jusque vers le début des années 60. Maintenant, elles ne représentent plus qu’une petite fraction comparée aux dépenses retraite et santé, tournées vers le présent ou le passé.

  3. Cette éloge des libertés individuelles semble plutôt vague comme définition.
    Je me demande bien comment le libéralisme prétend garantir ces libertés individuelles…
    La propriété privée n’exclue pas la protection du faible contre le fort.
    La lutte contre l’étatisme non plus.
    Cela ressemble à un discours idéaliste et one-sided qui fait abstraction du principe de réalité.
    Prendre une partie du réel, en faire le régulateur simpliste de toutes les autres : le principe de tous les -ismes

  4. Bien d’accord avec tous ces commentaires.
    Faire l’éloge de la propriété seule, pour elle-même, c’est oublier encore une fois qu’elle est assujettie au bien commun.

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