"Il est faux de prétendre qu’il n’y ait plus rien de sacré. Nous vivons au contraire dans une ambiance saturée de sacralité paradoxale. La profanation est la seule chose sacrée. Mais c’est une chose absolument sacrée. La désacraliser, c’est du sacrilège. Parler contre elle, c’est blasphémer. Le blasphème est la chose la plus sacrée. Le blasphémateur est un dieu. Comme l’empereur romain, il connaît à sa mort une apothéose. Il entre au Panthéon, c’est-à-dire dans l’assemblée des dieux. C’est ainsi. L’Homme est toujours un animal religieux. Il ne sort jamais de la religion. Il en change. Pour le meilleur, ou le pire."