Lu dans Minute de demain :
"Pour les «héritiers du gaullisme», Nicolas Sarkozy, qui n’a rien en effet de gaulliste, n’est rien d’autre qu’un usurpateur. Qui a non seulement confisqué le pouvoir mais a cherché à faire de même avec tous les centres de décision. Et un usurpateur, ça se renverse. Ou, si on ne peut le renverser, on le place sous contrôle dès qu’on l’a suffisamment affaibli en attendant le moment idoine pour le tuer. Ou le réduire au rôle de potiche. C’est ce qui vient d’arriver à l’hyperprésident. Nicolas Sarkozy, après avoir cru qu’il avait le droit de tout faire, de tout contrôler, de tout diriger, vient d’être rappelé aux réalités. Il avait annoncé un remaniement après que la réforme des retraites serait réglée; il a bien eu lieu après que la réforme des retraites a été promulguée mais après, aussi, que l’affaire Bettencourt s’est apaisée. Une affaire dont nous avons écrit, seuls, depuis le départ, qu’elle est une affaire interne à la majorité présidentielle, visant à déstabiliser Sarkozy en ciblant l’homme qui lui était le plus précieux pour son éventuelle réélection, Eric Woerth, juppéiste des années 1990 devenu sarkozyste et devenu, surtout, le grand argentier de Nicolas Sarkozy en qualité de président de l’Association de financement pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, ce qu’il était appelé à être de nouveau pour 2012. Exit donc Woerth, qui reviendra peut-être dans le circuit politique une fois l’affaire Bettencourt apaisée – un homme de cette qualité ne peut être sacrifié trop longtemps –, mais certainement dans de meilleures dispositions et plus enclin à partager ses réseaux avec ceux qui, parce qu’ils s’estiment les seuls dépositaires de l’héritage de la Ve République, voire ses légitimes propriétaires, veulent reprendre ce qui leur a été indûment confisqué.
Le jeu de Fillon dans tout cela? Il l’a expliqué assez clairement en septembre dans un entretien accordé à France 2. Non seulement Nicolas Sarkozy n’a jamais été son «mentor», mais il a «choisi de l’aider à être président». Il peut, demain, faire un autre choix. Comme il peut faire le même, s’il estime que nul autre que lui n’est en mesure d’empêcher la gauche de revenir aux affaires. […] Le maintien de Fillon au poste de premier ministre, la promotion de Michèle Alliot-Marie, l’arrivée comme numéro deux d’Alain Juppé n’ont, sur le plan de la politique qui sera suivie durant les dix-huit mois qu’il reste jusqu’à la prochaine présidentielle, aucune signification. Avec la disparition du ministère de l’Identité nationale, qui n’était donc qu’un gadget puisqu’on n’a pas été informé que la question identitaire ait été réglée par Eric Besson, avec un centriste comme Michel Mercier comme garde des Sceaux, alors que la justice exige une réforme d’envergure menée d’une main de fer, il n’y a de toute façon rien à attendre dans les domaines de l’immigration et de la sécurité. En revanche, la cohabitation entre l’Elysée et les poids lourds du gouvernement, de manière feutrée sans doute au début, va être rude. Juppé et Alliot-Marie ont réussi, avec Fillon, quelque chose qui s’apparente à un coup d’Etat intérieur. Affaire Bettencourt + remaniement = deux à zéro pour les «historiques» sur l’«usurpateur»."
SD-Vintage
Michèle Alliot-Marie est aussi gaulliste qu’elle est conservatrice et adepte de la fermeté! Le fait que les médias parviennent à lui donner cette image est assez hallucinant et prouve l’absence de pluralité dans les médias.
Si la “droite” perd en 2012, elle ne tiendra plus aucun des leviers du pouvoir : Sénat, assemblée nationale, conseils généraux, conseils de région, à cause d’hommes politiques qui n’ont cessé de renier leurs convictions de droite et les choix de leurs électeurs, à l’image de Michèle Alliot-Marie. L’entrée de la Turquie en Europe en est l’exemple le plus manifeste qui a poussé les électeurs de droite à déserter les isoloirs
prieur
Attendons donc quelque temps avant de porter des jugements. Cet article est comme le sondage ce matin sur le nouveau gouvernement alors qu’il n’a pas encore pris ses fonctions. Patience.Laissons les ouvrir leurs cartons. Moi, je pense que Sarkozy droitise son pouvoir sciemment et qu’il a exclu Borloo et Cie avec l’espoir qu’ils formeront un centre fort qui viendra en appui lors de l’élection de la présidentielle.Il est plus retord que ce que les politologues pensent. Exclus les Bayrou et (de) Villepin.
jehan
Le Front National et sa future présidente doivent être hauts dans les sondages pour ressortir toute la “veille quincaillerie gaulliste”.
C’est la continuation de la démarche sarkozyste qui se résume de la manière suivante : comment tromper l’électeur ?.
PG
@ Prieur
Exclus les BAYROU plus VILLEPIN, dites-vous.
Exclus du gvt, oui. Encore que VILLEPIN ait dit tout haut la semaine écoulée ce que pensent FILLON, JUPPE et tant d’autres à l’UMP, à savoir que Sarkozy est un problème majeur pour sa majorité. Et que BAYROU dit depuis 2007. Leurs analyses sont en un sens reprises par beaucoup à l’UMP.
Mais pas exclus de la présidentielle, et s’ils mobilisent à eux deux environ 20 % des suffrages, avec l’appui des réseaux centristes et de Borloo, et le FN seulement 10 à 15 %, alors que les sondages lui accordent (actuellement) 13 %, N. SARKOZY sera absent du second tour.
Il semblerait qu’il le craigne, car après avoir éliminé P. DEVEDJIAN du gvt, il vient de le faire éliminer de la présidence de l’UMP des Hauts de Seine, afin de préparer sa base de repli, par son fils Jean interposé.
c
Juppé à les mains liées, mme Alliot Marie, je ne savais pas qu’elle était une pure et dure de la droite, Fillon non plus.
Minute prend ses désirs pour des réalités ou marche pour quelqu’un pour dorer la pilule et endormir les Français près à re-voter pour un parti (“gaulliste” ou pas “gaulliste”) qui a participé et participe toujours à la situation de grande misère de la France et des Français. Si manoeuvre polititicienne d’enfermement du président devenu indésirable dans son bunker élyséen, pour nous Français moyens, enfin de plus en plus moyens et tirés vers le bas et l’asservissement, c’est vraiment bonnet blanc et blanc bonnet. UN NON EVENEMENT MALHEUREUSEMENT
HB
“Remaniement : une victoire des gaullistes contre Sarkozy”
Tu parles, Charles!
De toute façon, c’est toujours un échec pour ma France!
Jean Theis
Eric Woerth n’a pas que l’affaire Bettencourt à se reprocher.
en tout il y en a une douzaine dont seulement la moitié est sortie. Sans faire de vagues du reste.
Aujourd’hui la 2e affaire (la foret de Compiègne) ressort sur le tapis.
Encore un effort pour les 10 autres et la boucle sera bouclée.