Derrière le dernier caprice de Nicolas Sarkozy, il faut être conscient que le retour de la France dans la structure intégrée de l’OTAN ne se limitera pas à une photo à côté du secrétaire général de l’OTAN.
Le général américain Schloesser, commandant régional Est en Afghanistan, vient de déclarer à l’AFP :
“J’accueillerais volontiers des troupes françaises supplémentaires (…) je pourrais accueillir tout type de moyens supplémentaires que Paris pourrait mettre à ma disposition : hélicoptères, forces spéciales, drones, unités de renseignement, etc. Je pourrais continuer comme cela pendant une heure (…) Sans la participation des Français, nous ne pourrions pas mener à bien notre mission (…) Les unités qui sont venues ici sont bien entraînées, bien équipées, elles ont un solide savoir-faire, de l’enthousiasme et produisent un effet significatif sur le terrain (…) Le développement d’un véritable partenariat entre les forces françaises, d’une part et les autres forces de l’Isaf, les troupes américaines et afghanes, de l’autre, sont un magnifique exemple de ce qui peut être fait en Afghanistan (…) J’espère que ceux qui iront au sommet (de l’OTAN début avril, NDPC) reflèteront ce qui se passe ici.”
Ou comment préparer progressivement l’opinion publique (ici, ici et ici).
NB : il est intrigant de constater que peu de média reprennent cette dépêche de l’AFP datée de cette après-midi (taper “général Schloesser” sur google actualités)
Daquin
Les 3 références ne me semblent pas être de la préparation de l’opinion, mais simplement des annonces factuelles.
[Ce sont ce genre d’annonces factuelles qui, se succédant dans les média, vont ammener l’opinion à accepter sans broncher l’envoi de renforts. Les dirigeants américains, français et allemands savent bien que l’opinion française a été touchée en août dernier par la mort de nos soldats. Ne croyez-vous pas qu’ils sont suffisamment intelligents pour en être conscient et préparer l’opinion en conséquence par des annonces succéssives et progressives ? Une annonce brutale aurait mauvais effet…
Philippe Carhon
Daquin
Sait-on ce que le citoyen moyen 1) sait et 2) pense de l’intégration au commandement de l’OTAN ?
C’est tout aussi renardesque que le traité de Lisbonne.
Papon
A Rome, les nations conquises par l’Empire devaient fournir des troupes auxilliaires à l’empereur, rien de nouveau.
pascal G.
@ Papon
Nous avions un empire, et quasiment tous les pays européens avaient des possessions importantes dans le monde. Les ayant perdus faute de courage et d’intelligence politique, et par manque d’esprit de sacrifice, nous sommes logiquement dépendants des américains.
Mais plutôt que de se plaindre perpétuellement des méchants ”amerlocks”, comme les appelait DE GAULLE en privé (lui qui a contribué grandement à leur laisser dominer le monde par sa politique anti coloniale), il serait plus productif de nous redonner les moyens d’une politique indépendante et puissante.
Sans quoi critiquer continuellement les Américains correspond très exactement à ce que le philosophe René GIRARD appelle la ”rivalité mimétique”, celle qui pousse le faible à haïr le puissant sans jamais penser qu’il soit possible de progresser.
Finalement à force de penser depuis 50 ans que c’est en s’opposant aux USA que nous existerons, nous n’existons toujours pas, mais nous avons souvent favorisé nos ennemis, qui sont souvent les mêmes que les leurs, que nous le voulions ou non.
Le Kirghistan vient de fermer une base aérienne américaine qui était très utile pour le soutien aux troupes occidentales en Afghanistan : si les Européens existaient, la Russie n’aurait pas réussi à obtenir cette décision par les pressions qu’elle exerce en ce sens sur ce pays voisin.
Les Européens gémissent d’être faibles : les Américains s’en moquent. Dans l’histoire, comme dans la vie des individus, la vertu de force est un principe fondateur de la liberté.
Papon
@ Pascal G:
ce n’est pas une critique, c’est un constat, vae victis…