Le chantier pour la restauration de la chapelle Notre-Dame de Consolation (Paris VIII e ), Mémorial des victimes de l’incendie du Bazar de la Charité (4 mai 1897), classée au titre des Monuments historiques, est lancé pour une durée de deux ans minimum. Stéphane Bern, personnalité engagée en faveur de la sauvegarde du patrimoine français, est parrain du projet :
« Je suis heureux de vous apporter mon modeste concours pour sauvegarder votre belle chapelle ».
La chapelle Notre-Dame de Consolation fait face aujourd’hui à l’usure du temps et aux conséquences de la pollution. Un ambitieux programme de restauration des deux coupoles en plomb qui la surmontent, ainsi que ses vitraux, est en cours pour sauver ce chef-d’œuvre architectural. Ce chantier est placé sous le contrôle de la Direction Régionale des Aires Culturelles (DRAC) Île de France et sous la direction d’Arnaud Vialatte de Pemille, architecte du Patrimoine.
L’urgence d’une restauration
Les couvertures en plomb, zinc et cuivre des deux coupoles nécessitent d’importants travaux, leur étanchéité n’étant plus assurée, ce qui provoque de graves altérations sur les magnifiques décors intérieurs. Sur le dôme figurent quatre frises décorées avec le saint Suaire et les instruments de la Passion du Christ. A l’origine, ces décors étaient dorés à la feuille d’or, raison pour laquelle la chapelle a été qualifiée de « petit dôme des Invalides » : aujourd’hui cette dorure a disparu. Les trois vitraux du lanternon situé au-dessus du chœur sont abimés et encrassés. Le programme de réhabilitation prévoit, à court terme, la restauration complète de la grande et de la petite coupole avec le ravalement des façades (travaux déjà engagés) ; dans un second temps, la rénovation complète de l’intérieur de la chapelle et du chemin de croix.
Ces travaux urgents et nécessaires dans un bâtiment classé représentent évidemment un lourd investissement. En raison de ce classement, la DRAC Île de France soutient le projet à hauteur de 40 %. Parallèlement, une campagne de financement participatif a été lancée en partenariat avec la Fondation du patrimoine.
Le chantier a démarré le 7 octobre 2024. Trois mois ont d’abord été nécessaires pour mettre en place un immense échafaudage qui culmine à trente mètres de hauteur, et a été lui-même enveloppé entièrement d’une bâche de plastique pour protéger la chapelle des intempéries et éviter les émanations du plomb. Les tables en plomb de la couverture ont été en bonne partie retirées et expédiées en Grande-Bretagne pour être refondues selon une méthode traditionnelle. Pendant ce temps, le soubassement de la couverture, en plâtre et bois, est remis à neuf. Dès qu’il sera entièrement prêt, les tables de plomb seront remises en place. Les frises portant les instruments de la Passion ont été descendues en vue d’être restaurées, puis dorées à la feuille d’or, conformément à l’état initial de 1900. Parallèlement, les tailleurs de pierre nettoient les pierres salies au cours du temps, et retirent les pierres altérées afin de remettre des pierres neuves taillées à l’identique. Les gouttières en cuivre sont reprises, avant d’être, elles aussi, redorées. Couvreurs, charpentiers, maçons, tailleurs de pierre, soudeurs, métalliers, serruriers, vitraillistes, électriciens : de nombreux corps de métier s’activent chaque jour pour faire avancer ce chantier d’exception.