Témoignage d’un converti dans La Vie :
Gonzague, 33 ans, fait partie de ceux revenus à la foi par la messe traditionnelle. Il se souvient de sa première célébration en latin au pèlerinage de Chartres. « J’ai été subjugué par la liturgie, le recueillement… mais j’étais paumé ! » En 2008, il débarque à Saint-Eugène, et trouve ce qui nourrit sa vie spirituelle. « Moi, je n’ai pas vécu l’affrontement au moment du Concile, les messes clandestines, les conflits… Je ne me définis pas comme tradi, juste catholique ! »
Il y a un an, le motu proprio a pour lui aussi fait l’effet d’un coup de massue. « Je l’ai vécu comme une négation de mon chemin de retour à la foi », déplore le jeune homme, qui dit avoir été mis dans une situation de confrontation avec l’Église, contre son gré. « Je ne nie pas la validité de la messe de Paul VI, mais la messe traditionnelle c’est ce qui nourrit ma vie. J’ai l’impression qu’on nous pousse vers la fraternité Saint-Pie-X, alors que nous voulons rester dans l’Église catholique !
Et l’idée selon laquelle il faudrait concélébrer pour que la situation s’apaise est une vaste fumisterie. Un prêtre témoigne :
« Que fais-je de mal ? Je concélèbre la messe Paul VI avec l’évêque, j’assiste aux réunions diocésaines… Et, dans le diocèse, j’ai une des communautés les plus jeunes et les plus engagées ! » S’il se dit « ouvert au dialogue », il n’entend pas se « laisser faire » pour autant : « Si demain on m’interdit de faire ce que je fais, affirme-t-il, même s’il faut perdre un statut canonique, je continuerai. J’espère le faire sans amertume, mais ce sera une vraie tentation. »