C'est un numéro exceptionnel que nous offre le dernier numéro du Figaro Histoire, sous la direction de Michel de Jaeghere et Geoffroy Caillet, avec les contributions de Reynald Secher, Philippe de Villiers, Philippe Maxence, Philippe Pichot-Bravard… Ces spécialistes racontent cette terrible guerre civile, longtemps ignorée par l'Histoire, qui vit des paysans défendre leur liberté religieuse et leur conviction royaliste contre un Etat totalitaire et sanguinaire. Le Figaro ne masque pas l'extermination méthodique et cruelle de la population :
"A partir du 27 juillet 1793, il s'agit d'éliminer le plus grand nombre de Vendéens, le plus rapidement possible et à moindres frais. Tout à été imaginé en la matière au plus haut niveau de l'Etat, notamment l'utilisation des mines terrestres, le poison à grande échelle et même le gaz […].
Suite au constat de l'échec de la science et vu l'urgence et l'ampleur de la tâche à accomplir au nom de l'intérêt général de la nation, on va alors avoir massivement et principalement recours aux sablages (sic), à la décollation notamment avec la guillotine, à la balle, à l'éclatement des crânes, au feu, à la noyade. On croit que les noyades sont un fait nantais. C'est inexact : on noie partout en Vendée, là où il y a de l'eau c'est-à-dire dans l'océan Atlantique, les mares, les puits, les fossés… […]
De cette politique de meurtres de masse à grande échelle l'imagination des bourreaux a été fertile comme à La Chapelle-Basse-Mer, en Loire-Atlantique, où on a écrasé des femmes et des enfants dans un pressoir à long fût, conservé dans la dîmerie du village ; à Champtoceaux, où l'on a asphyxié des habitants dans une grotte. On a même utilisé les fours à pain comme fours crématoires… Et que dire de la tannerie de peaux humaines aux Ponts-de-Cé, des dépiautages, des momifications, de la fonte des corps pour récupérer la graisse à Clisson…"