L’assassinat du chef des Kataëb est le troisième qui touche la famille Gemayel. Pierre Gemayel était l’un des deux fils de l’ancien président Amine Gemayel, donc un neveu de Bachir Gemayel (assassiné en 1982 peu après son élection à la Présidence), et il portait le nom de son grand-père, le fondateur du parti Kataëb (les «Phalanges») réunifié après le retrait syrien l’an dernier, et dont «cheikh Amine» est le «président suprême à vie». Le premier enfant de Bachir Gemayel, Maya, avait été tué en 1980, à l’âge de 18 mois, par une bombe qui visait son père.
Ministre de l’Industrie, Gemayel était surtout l’une des figures les plus en vue de la scène politique chrétienne et anti-syrienne. Le clan Gemayel étant l’un des plus puissants du pays, il est douteux que l’assassinat de l’un de ses membres les plus influents puisse rester impuni. Ce meurtre, intervenant alors que les ministres prosyriens du Hezbollah et de Amal ont démissionné il y a quelques jours, relance les spéculations sur une dérive du Liban vers une nouvelle guerre civile.
"Sur le vieux cèdre du Liban, y a comme des fleurs de sang que le vent porte jusqu’au ciel".