Dans Le Figaro, Ludovine de La Rochère dénonce :
[L]e gouvernement compte appliquer le nouvel âge de 64 ans à tous les salariés (hors carrière longue), y compris aux mères qui ont travaillé toute leur vie, sans aucune interruption (hors congé de maternité, qui dure quelques semaines) et à temps plein.
La conséquence de cette rigidité sur l’âge de la retraite est qu’une mère aurait donc la totalité des trimestres requis à 61, 62 ou 63 ans (suivant le nombre d’enfants) mais devrait continuer à travailler jusqu’à 64 ans.
Cela revient à supprimer, de facto, leurs trimestres pour enfant à toutes les femmes actives qui ont assuré à la fois l’éducation de leurs enfants et leur vie professionnelle !
Et cela impliquera un nombre de femmes toujours plus important au fil des années puisqu’elles sont de plus en plus nombreuses à travailler sans discontinuer et jusqu’à l’âge de la retraite.
Les jeunes mères seront en outre d’emblée victimes de cette mesure puisque leurs propres mères travailleront plus longtemps et ne seront plus en mesure de les aider lorsque leurs enfants sont petits, c’est-à-dire entièrement dépendants, à l’âge des maladies infantiles et des vacances scolaires longues et à répétition.
Quant à ces mères en fin de carrière, qui auront eu des enfants (lesquels cotisent depuis des années lorsqu’elles arrivent elles-mêmes à l’âge de 60-62 ans) et qui auront travaillé toute leur vie, n’ont-elles pas le droit de se consacrer enfin pleinement à leur famille, de profiter de ce temps, qui peut être merveilleux, avant d’aborder le grand âge ?
Cette réforme est contraire à la nécessité de soutenir la famille et – peut-être plus grave encore – contraire à la reconnaissance que devrait avoir la société vis-à-vis des femmes qui ont des enfants au bénéfice de tous les Français. […]