Le dernier film documentaire de Patrick Buisson est consacré au Paris disparu des années 50. Au cours de la décennie 1960-1970, la capitale a connu l’une des plus grandes métamorphoses de son histoire. Le changement du paysage urbain s’est accompagné d’un changement de peuplement, mettant fin à dix siècles de mixité sociale.
C’est cette ville disparue que le film Si Paname m’était conté restitue à travers les images, les bruits, les chansons et les témoignages des écrivains de l’époque : Simenon, Calet, Blondin, Aragon, Dimey, Prévert, Fallet, Giraud, Malet, Simonin, Audiard, Boudard, Le Breton mais aussi Ferré, Brassens, Mouloudji, Piaf, Patachou, Morelli, Les Frères Jacques etc…
Si Paname m’était conté est d’abord un hommage au petit peuple parisien, gouailleur et frondeur, malicieux et irrévérencieux, broyé par les mâchoires d’acier des aménageurs de territoire et le sinistre laminoir de la modernité. Des marchandes de quatre saisons aux bistrotiers, concierges et vitriers, marchands de marrons, crieurs de journaux, musiciens des rues, ménagères, mendiants et clochards, revivent l'espace de ce film appuyé sur la littérature, le cinéma et la chanson de l'époque. On regrettera l'absence totale d'images sur la vie chrétienne parisienne des années 50, avant le grand chambardement iconoclaste des années 60…
Patrick Buisson rend hommage à ce petit peuple parisien, qui faisait de la mixité sociale comme M. Jourdain faisait de la prose, avant le grand remplacement, le génocide culturel de la fin du XXe, qui, comme le disait Buisson lors de la diffusion du film en avant-première, croyait trouver sous les pavés la plage et n'a trouvé que… Paris-plage.
Diffusion sur la chaîne Histoire en octobre 2015.