Sans pour autant prononcer les termes d’ "islam" ou de "musulmans", Jean-François Mattéi et Christine Boutin livrent des réfexions intéressantes sur ce que révèlent les émeutes de ces derniers jours :
Jean-François Mattéi, dans Le Figaro :
[L]a litanie de la violence s’amplifie à un point tel, dans certains quartiers réputés «difficiles», que l’on ne doit plus parler de guérilla, mais bien de barbarie urbaine. Personne n’ose réfuter les statistiques officielles dont nul n’ignore qu’elles sont sous-évaluées. D’après l’Institut des Hautes études de la sécurité, 31% des violences physiques seulement font l’objet de dépôts de plaintes. […]
[Q]uand on n’ose plus regarder les choses en face, on prend la parole pour mieux les occulter. Appliquons les modifications du sens habituel des mots aux violences que nous connaissons dans les banlieues urbanisées et en d’autres lieux. On ne parlera plus en France d’«émeutes», mais d’«actions de harcèlement» ; de «délinquants», mais de «jeunes» ; de «policiers», mais de «provocateurs» ; de «trafic de stupéfiants», mais d’«économie parallèle»; […]
Lorsque Julien Dray déclare que «des centaines de jeunes» sont victimes de discrimination, et que «ce ne sont ni des voyous ni des racailles», il fait preuve de la même irresponsabilité que SOS-Racisme qui dénonce «l’amalgame fait entre jeunes des quartiers et délinquants». Il est tout aussi irresponsable de minimiser les violences de Clichy-sous-Bois et d’autres cités, en en faisant porter le poids sur un ministre de la République, et non sur leurs auteurs, comme l’a fait un ancien premier ministre de la République en accusant Nicolas Sarkozy d’instaurer «un climat terrible» dans les banlieues. […]
Christine Boutin met, elle, en cause le rôle du relativisme et de la perte des valeurs dans ces troubles :
Les violences urbaines de ces derniers jours, qui s’étendent aujourd’hui en région parisienne ainsi qu’en province, témoignent de l’échec de notre société à proposer et réaliser un projet crédible et intégrateur face aux mutations de ce début de XXIème siècle.
[…] Face à cette situation de manque de repères et d’absence de hiérarchie des priorités, je conteste la tendance actuelle consistant à légiférer à partir de cas particuliers, de remettre en question les fondements institutionnels de notre société, ainsi que le discours démagogique du « tout se vaut » ou du « toute opinion est recevable », sans affirmation de valeurs fortes et partagées par tous.
Et Christine Boutin de remarquer qu’il est incongru que l’Assemblée nationale soit en train de se pencher en ce moment sur la question de l’ "homoparentalité" (la mission "Famille" de l’Assemblée a entendu mercredi l’association des parents et futurs parents gais et lesbiens, nous apprend Présent):
A titre personnel et en tant que responsable politique – notamment face aux problèmes de fond que posent les violences urbaines de ces derniers jours -, je ne pense pas que l’homoparentalité soit la question la plus urgente à soumettre au débat public.