Romain Caillet, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, décrypte sur Europe 1 la crise diplomatique entre Ryad et Téhéran suscitée par l’exécution de 47 "terroristes", dont le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr.
"Je ne pense pas qu'il y aura un conflit armé entre Arabie Saoudite et l'Iran". "La preuve : quand l'Arabie saoudite était intervenue militairement au Yémen pour frapper la rebellion chiite qui était soutenue par l'Iran, l'Iran n'est pas intervenu. Ce que peut par contre faire l'Iran, c'est instrumentaliser les populations chiites en Arabie saoudite et apparaître finalement comme le protecteur d'une minorité chiite saoudienne".
Les 47 personnes exécutées samedi par l'Arabie saoudite sont présentées comme des terroristes. L'étaient-elles réellement ?
"Pour la quarantaine de militants d'Al Qaeda qui ont été exécutés, on peut les considérer comme des terroristes au regard des critères occidentaux". "En revanche pour le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, c'est un peu plus compliqué, même si les Saoudiens lui reprochent surtout d'avoir appelé à l'insurrection, et d'appeler à tirer sur les forces de l'ordre. En revanche, c'est factuel, il n'a pas été impliqué dans des attentats contre des civils ou des occidentaux."