L'abbé Barthe se réjouit du communiqué de la Congrégation pour la doctrine de la foi et en donne son interprétation. Extraits :
"Le « préambule doctrinal » qu’il est demandé à Mgr Fellay de préalablement valider n’est, en effet, qu’une tentative d’interprétation, qui laisse elle-même une large marge d’interprétation. Les mots du communique de la Salle de Presse vaticane sont au reste très pesés : le préambule conditionne non pas « la pleine communion », mais seulement, « la pleine réconciliation », pour résorber « une fracture » et non « un schisme ». Il n’est nullement une « formule d’adhésion ». Il renforce singulièrement la jurisprudence désormais établie depuis 1988, sous des formulations diverses en précisant pour l’ensemble de la FSSPX que sont laissées « à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du Concile Vatican II et du Magistère qui a suivi ». Pour le dire clairement : un droit à la discussion est obtenu par la FSSPX. « Ce qui signifie en clair, dit Jean-Marie Guénois dans Le Figaro, que le Vatican considère qu’un accord sur l’essentiel de la foi catholique peut être passé avec les lefebvristes, tout en considérant en parallèle que d’autres points liés au Concile Vatican II peuvent être sujet à des interprétations différentes chez les catholiques sans que le noyau de leur foi en soit altéré. Une telle distinction, ouvre d’ores et déjà, un débat considérable à l’intérieur de l’Église catholique car elle touche à l’autorité même du Concile Vatican II jusque là perçu comme un bloc à prendre ou à laisser. Le Vatican, pour la première fois, admet que certains aspects de ce Concile peuvent être soumis à un débat «légitime». Tout donc devient désormais politique et se trouve entre les mains et sur les épaules de Mgr Bernard Fellay, qui vient d’opérer une brèche non négligeable dans l’idéologie de « l’esprit du Concile ». […]
Le communiqué de ce jour précise que ces colloques « ont atteint leur but, qui était de clarifier les positions respectives et leurs motivations ». En clair, et dans le cas considéré, selon les termes employés par le P. Morerod, op, l’un des théologiens romains en charge du dossier, lors d’une conférence à Paris, le 21 février 2008 : dans quelles limites une « tolérance » du refus de certains points de Vatican II était-elle aujourd’hui supportable par Rome ? Une proposition de ce qu’on pourrait appeler un pacte de tolérance réciproque est énoncée dans le « préambule doctrinal » remis aujourd’hui à Mgr Fellay et qu’il lui est demandé de valider avant de régler rapidement les questions canoniques. […]"