Gordon Brown voulait obliger les députés de son parti à voter en faveur d’un projet de loi autorisant notamment la création d’embryons hybrides à des fins de recherche. Cette loi, approuvée par la Chambre des Lords, sera bientôt soumise à la Chambre des Communes. La procédure du vote forcé (whip, littéralement fouet) est utilisée pour contraindre les membres d’un parti de voter à l’unisson. Seule l’abstention est alors tolérée. Le vote contraire entraîne l’exclusion du parti. Cette procédure rencontre l’opposition acharnée de ministres travaillistes catholiques du gouvernement : Ruth Kelly, Des Brown et Paul Murphy. 2 auraient fait connaître leur intention de démissionner si la liberté de vote ne leur était pas accordée. Un ancien ministre travailliste, non catholique, a fait savoir publiquement qu’il entendait, en cette matière, pouvoir voter en conscience et non en fonction de la discipline de parti. Le chef de file du parti conservateur, David Cameron, a pris position en faveur de la loi en invoquant les nécessités de la recherche scientifique.
Le cardinal Murphy O’Connor (Londres) a encouragé les catholiques à écrire à leur député pour faire part de leur "préoccupation" sur le projet de loi. Le cardinal Keith O’Brien (photo), président de la conférence épiscopale écossaise, dans un sermon pascal, puis dans une tribune du Scottish Sunday Newspaper, a dénoncé une «attaque monstrueuse» contre la dignité humaine et défend la liberté de vote des députés.
Aujourd’hui on apprend que le ministre de la santé, Alan Johnson, a annoncé, dimanche, que les députés travaillistes catholiques pourront ne pas voter pour la proposition de loi.
yako
Donc tous vont voter pour cette loi, et on autorisera les catholiques a s’abstenir, apres les avoir bien montres du doigt?
C’est un concours d’hypocrisie en fait!!!
Jean
Espérons que cela suffira pour bloquer cette proposition… Mais il faudra ne pas trop compter sur ceux qui se disent catholiques ou protestants, tout en étant peu regardant sur l’éthique.
Pascal G
L’autre leçon à tirer de cet épisode britannique est plus positive : lorsque des prélats s’impliquent au plus haut niveau et avec l’absence totale de compromis avec les projets de la politique de la mort, les autorités politiques sont obligées de lâcher du terrain.
Dans le contexte français, cela devrait servir d’exemple à Mgr Vingt-Trois qui vient d’annoncer son refus de remettre en cause la loi Veil : nous pouvons ainsi mieux comprendre pourquoi il ne s’est nullement impliqué dans la manifestation du 25 janvier. Et pourtant s’il considérait l’exemple de ses frères britanniques dans l’épicopat et le cardinalat….