Le débat fait rage dans les médias sur le financement controversé du RSA. Voyons ce qu’enseigne le Magistère sur le rôle de l’Etat, à propos de l’assistance aux nécessiteux:
"[L’Etat] peut remplir des fonctions de suppléance dans des situations exceptionnelles […]. Ces interventions de suppléance, que justifie l’urgence d’agir pour le bien commun, doivent être limitées dans le temps, autant que possible, pour ne pas enlever de manière stable à ces groupes ou à ces entreprises les compétences qui leur appartiennent et pour ne pas étendre à l’excès le cadre de l’action de l’Etat, en portant atteinte à la liberté économique ou civile.
[…] au cours de ces dernières années en particulier, des excès ou des abus assez nombreux ont provoqué des critiques sévères de l’Etat du bien-être, que l’on a appelé "l’Etat de l’assistance". Les dysfonctionnements et les défauts des soutiens publics proviennent d’une conception inappropriée des devoirs spécifiques de l’Etat. Dans ce cadre, il convient de respecter également le principe de subsidiarité […].
En intervenant directement et en privant la société de ses responsabilités, l’Etat de l’assistance provoque la déperdition des forces humaines, l’hypertrophie des appareils publics, animés par une logique bureaucratique plus que par la préoccupation d’être au service des usagers, avec une croissance énorme des dépenses. En effet, il semble que les besoins soient mieux connus par ceux qui en sont plus proches ou qui savent s’en rapprocher, et que ceux-ci soient plus à même d’y répondre. […]
Dans ce domaine, l’Eglise, fidèle au commandement du Christ, son Fondateur, a toujours été présente par ses oeuvres conçues pour offrir à l’homme dans le besoin un soutien matériel qui ne l’humilie pas et qui ne le réduise pas à l’état de sujet assisté, mais qui l’aide à sortir de ses conditions précaires en l’affermissant dans sa dignité de personne. […] A cet égard, une mention particulière est due au phénomène du volontariat que l’Eglise encourage et promeut en demandant à tous leur collaboration pour le soutenir et l’encourager dans ses initiatives. Pour dépasser la mentalité individualiste répandue aujourd’hui, il faut un engagement concret de solidarité et de charité qui commence à l’intérieur de la famille par le soutien mutuel des époux, puis s’exerce par la prise en charge des générations les unes par les autres. C’est ainsi que la famille se définit comme une communauté de travail et de solidarité.
Cependant, il arrive que, lorsque la famille décide de répondre pleinement à sa vocation, elle se trouve privée de l’appui nécessaire de la part de l’Etat, et elle ne dispose pas de ressources suffisantes. Il est urgent de promouvoir non seulement des politiques de la famille, mais aussi des politiques sociales qui aient comme principal objectif la famille elle-même […]. A part la famille, d’autres groupes sociaux intermédiaires remplissent des rôles primaires et mettent en oeuvre des réseaux de solidarité spécifiques. Ces groupes acquièrent la maturité de vraies communautés de personnes et innervent le tissu social, en l’empêchant de tomber dans l’impersonnalité et l’anonymat de la masse, malheureusement trop fréquents dans la société moderne. C’est dans l’entrecroisement des relations multiples que vit la personne et que progresse la « personnalité » de la société. L’individu est souvent écrasé aujourd’hui entre les deux pôles de l’Etat et du marché. En effet, il semble parfois n’exister que comme producteur et comme consommateur de marchandises, ou comme administré de l’Etat, alors qu’on oublie que la convivialité n’a pour fin ni l’Etat ni le marché, car elle possède en elle-même une valeur unique que l’Etat et le marché doivent servir." (Centesimus Annus, n. 48-49)
En refusant de mener une vraie politique familiale, on voit dans quelles absurdités l’Etat s’engage, sans réussir à résoudre quoi que ce soit : aides en tout genre, hausse des dépenses, hausse des impôts, appauvrissement de la société, assistanat, baisse de la croissance, … le cercle vicieux est inéluctable.
Jacques
Cette logique n’est pas nouvelle. On le voit aussi dans la façon de traiter nos agriculteurs que l’on préfère arroser de primes plutôt que de les payer à la valeur de leur travail.
C’est là le signe de l’échec du système. l’Eat sort de son rôle et ne peut dans le long terme tenir cette ligne de conduite. Ce n’est là que l’héritage de la Révolution et de ses idées noséabondes.
Mais patience, les français finiront bien par se réveiller…