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Culture de mort : Avortement

Rétrospective 2006 (4) : une année contrastée pour le respect de la vie

Fetus_1 L’année passée a été marquée, sur le front du respect de la vie, par un bilan contrasté : malgré des victoires pro-vie, les partisans de la culture de mort ont continué à avancer leurs pions.

1. Etats-Unis : les pro-vie perdent le Congrès

Les premiers mois de 2006 étaient prometteurs, avec plusieurs bonnes nouvelles :

  • En janvier, le juge Samuel Alito était confirmé à la Cour Suprême, faisant passer de 3 à 4 (sur 9) le nombre de juges réputés favorables à une remise en cause, au moins partielle, de l’arrêt Roe vs Wade.
  • En février et mars les parlementaires du Dakota du Sud votaient l’abolition de l’avortement (suivis par ceux de Louisiane en juin), afin de forcer la Cour suprême à se prononcer à nouveau sur Roe vs Wade.
  • En juillet, le président Bush a utilisé son veto, contre une loi finançant des recherches impliquant la destruction d’embryons.

Img_779220capitol20building20w20senate20_1Le climat était donc prometteur : l’opinion publique se révélait de plus en plus favorable au respect de la vie, et l’on commençait à évoquer un après-Roe. L’interdiction par Bush du financement fédéral a poussé des laboratoires à chercher (ou feindre) des méthodes de recherche ne détruisant pas les embryons.

Les choses se sont dégradées plus tard dans l’année :

  • De manière prévisible, les pro-avortement du Dakota du Sud on obtenu l’organisation d’un référendum sur l’abolition, qui avait été votée par les chambres de l’Etat. Tenu en novembre, le référendum a donné 55% des voix au "non".

Cet échec des pro-vie dans un Etat rural, à forte pratique religieuse, était le signe que la partie n’était pas gagnée, y compris dans l’opinion publique – mais un débat a été ouvert, et l’épisode est riche en enseignements.

  • En novembre, le parti majoritairement pro-vie, les Républicains, a perdu le contrôle des deux chambres fédérales au profit du parti majoritairement pro-avortement, les Démocrates.

Les perspectives se sont assombries : les Démocrates à la Chambre des Représentants ont d’ores et déjà promis de faire du financement fédéral de la destruction d’embryons pour la recherche une de leurs priorités pour 2007.

2. Europe : une intolérance croissante envers les partisans du respect de la vie

Après avoir "toléré", "dépénalisé", "légalisé" l’avortement, l’opinion européenne dominante en fait maintenant un "droit fondamental".  Les partisans du respect de la vie subissent donc une marginalisation : leur droit à l’objection de conscience est de plus en plus nié, et leur liberté d’expression elle-même est souvent combattue.

  • Mépris par l’UE des législations pro-vie

Pict_20060209pht05120 Plusieurs pays européens n’autorisent pas la destruction d’embryons à des fins de recherche. Signe de la domination de la culture de mort dans les institutions de l’UE, cela n’a pas empêché la poursuite de son financement de recherches détruisant les embryonsmalgré l’avis défavorable de la commission juridique du Parlement… et des évêques de la COMECE.

  • Négation du droit à l’objection de conscience

L’épisode le plus éloquent a sans doute été le veto mis par l’UE à un concordat entre la Slovaquie et le Vatican : ce dernier incluait une clause d’objection de conscience pour les médecins pro-vie, ce que les eurocrates ont jugé exorbitant. L’épisode a empêché le concordat et fait tomber le gouvernement slovaque.

  • Attaques contre la liberté d’expression

En juin, le cardinal Trujillo s’inquiétait de la tendance à considérer le discours pro-vie comme "une sorte de crime contre l’Etat, une forme de désobéissance au gouvernement, une discrimination envers les femmes".

Et en effet, la "gauche" politique tient déjà un discours visant à nier la liberté d’exprimer une opinion pro-vie : les socialistes au parlement de l’UE se sont "indignés" quand des ONG pro-vie ont été invités à une conférence sur l’aide à l’Afrique; et c’est impunément que des voyous d’extrême-gauche agressent physiquement en France les sympathisants de SOS Tout-Petits, avec l’appui des médias.

De la part des autorités, le discours pro-vie semble déjà tout juste toléré, voire poursuivi dans ses formes les plus abruptes. Ainsi, un précédent inquiétant en 2006 en France a été la condamnation par le tribunal de Périgueux d’un médecin à la retraite qui avait envoyé à des hôpitaux des lettres dénonçant violemment l’avortement – condamnation, tenez-vous bien, pour "entrave à IVG". Au Royaume-Uni, un militant pro-vie de 75 ans  a été condamné à 42 jours de prison dans un épisode similaire.

3. Première grande victoire des pro-avortement dans leur stratégie de corruption du droit international

Unflag La stratégie était décrite dans un article de l’Ave Maria Law Review au printemps : multiplier, dans les déclarations internationales et notamment dans le cadre de l’ONU, des références obliques à un droit à l’avortement (par des expressions ambiguës telles que la "santé reproductive" ou les "grossesses forcées").

Le principal objectif est que des juges complaisants, dans les cours suprêmes nationales ou des cours internationales, estiment qu’un "droit coutumier" international reconnaît l’avortement légal : par ce ressort, ils pourront imposer la légalisation à des pays réticents en contournant le processus démocratique. La cible immédiate est l’Amérique du Sud, mais les pro-avortement pensent aussi aux Etats-Unis.

Colombia_map 2006 a vu la première grande victoire de cette stratégie : la Cour suprême de Colombie a imposé au pays une large légalisation de l’avortement. Dans un arrêt qui a fait l’objet d’un puissant lobbying de la part d’ONG pro-avortement (souvent subventionnées par l’UE), il s’est s’appuyé sur les "obligations internationales" du pays. Le président de la Conférence épiscopale a constaté l’excommunication des juges impliqués.

La nébuleuse des comités et experts de l’ONU s’est activée à harceler des pays au moins partiellement pro-vie tels que le Pérou, le Mexique ou les Philippines : le Comité des Droits de l’Homme est en première ligne, celui contre les discriminations envers les femmes n’est pas loin derrière.

Ils pourraient être bientôt rejoints par Amnesty International, qui envisage d’inclure l’avortement parmi les droits qu’elle défend.

4. En France

  • Avortement

Les chiffres officiels les plus récents publiés en 2006 (portant sur 2004) ont fait état de 210.700 avortements annuels (en augmentation). Pour combattre ce fléau, l’UMP Valérie Pécresse n’a rien trouvé de mieux que de… mettre en cause l’accouchement "sous x".

  • "Bioéthique": contre l’embryon et pour le clonage

2006 a vu la publication de décrets d’application de la loi de 2004 sur la bioéthique : en février celui autorisant les recherches destructrices d’embryons, pire que la loi elle-même; le décret autorisant la sélection de "bébés-médicaments" est publié en catimini le 23 décembre.

Cloningcell Cette loi de 2004 doit être revue en 2009 – mais déjà, des parlementaires se sont activés pour tomber plus bas encore : a l’été, le rapport du député (UMP) Fagniez, remis au Premier ministre, recommandait la légalisation du clonage "thérapeutique"; en décembre, le rapport du député (PS) Claeys, adopté à l’unanimité de l’Office parlementaire sur les choix scientiques, abondait dans ce sens et demandait de ne pas attendre 2009. Tous deux proposaient, pour tromper l’opinion de parler non plus de "clonage", mais de "transfert nucléaire."

  • Téléthon : le débat que personne n’avait prévu

Telethon Le Téléthon posait depuis des années de graves problèmes éthiques – mais ce n’est qu’en 2006 que le débat a réellement émergé, de manière si inattendue qu’on nous pardonnera d’y voir, comme Pierre-Olivier Arduin, la main de la Providence. Au résultat : un réveil des catholiques, évêques en tête, sur la dignité de la vie humaine dès la conception.

5. Perspectives du mouvement pro-vie

Le mouvement pro-vie français a franchi en 2006 un pas important. En janvier, le succès de la 2e Marche Nationale pour la Vie établissait pour la première fois un grand rendez-vous unitaire annuel, à l’image de la March for Life qui, aux Etats-Unis, a tant fait pour dynamiser le mouvement pro-life. De grandes manifestations pro-vie avaient déjà eu lieu ces dernières décennies en France, mais toujours lors d’anniversaires "décennaux" de la loi Veil (1995, 2005) ou lors d’élections présidentielles (1988, 1995), mais ce succès en "année creuse" était inédit et a marqué la volonté de s’inscrire dans une stratégie unitaire et durable.

Banderoles Le succès de la manifestation du 21 janvier 2007 est maintenant crucial pour que les partisans du respect de la vie retrouvent une voix dans le débat public, notamment lors des campagnes électorales de 2007. Une vraie démonstration de force  est nécessaire pour que les médias répercutent nos préoccupations dans les mois à venir, pour avoir l’oreille des hommes politiques… et que nos évêques sachent qu’ils ne sont pas seuls !

Enfin, deux semaines après la Marche aura lieu au Portugal un référendum sur la légalisation de l’avortement. Le 21 sera l’occasion ou jamais de soutenir nos frères portugais…

Henri Védas

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3 commentaires

  1. Pour prolonger la marche pour la vie, le 21 janvier 2007, un rendez-vous utile ?
    http://www.dailymotion.com/video/xx38c_21-janvier-cortege-ba

  2. Quand un société non plus tolère ou ferme les yeux sur l’avortement, mais le promeut comme un “droit”, alors nous sommes dans une situation très grave et inédite d’origine communiste.
    A ma connaissance, c’est l’URSS qui a promu cette destruction dès 1921 de l’image de Dieu, comme un droit.
    L’homme est sacré car il est fait l’image de Dieu, mais une image non inerte, une image vivante. La haine de l’homme, c’est la haine de Dieu. Y a-t-il plus grave que de faire concourir toute la société, c’est-à-dire tous à l’homicide de l’innocent.
    Apocalypse Ch. VI
    “10 Et ils crièrent d’une voix forte, en disant : ” jusques à quand, ô Maître Saint et Véritable, ne ferez-vous pas justice et ne redemanderez-vous pas notre sang à ceux qui habitent sur la terre?”
    du site jesumarie.com

  3. Les pro-vies seront-ils illégaux en France et en en Europe en 2007 ?
    Comment faire pour vivre si nous commettons un crime qui relève du crime de la pensée ?

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