Les communistes s’insurgent contre la récupération ‘tronquée’ de Guy Môquet. Nicolas Sarkozy a omis de signaler qu’il s’agissait d’un militant communiste et, dans la circulaire sur la lecture de la lettre dans les écoles, ne figure à aucun moment son appartenance aux Jeunesses communistes. Le porte-parole du PC s’insurge :
"Tout cela est une révision de l’histoire".
Il a bien raison. Mais il pèche par omission. Et l’on rappelle au Parti communiste, spécialiste de la révision historique, que l’URSS avait signé un pacte de non-agression avec l’Allemagne en 1939 qui obligea les communistes français à s’opposer à la guerre, considérée comme une guerre «impérialiste contre les intérêts de la classe ouvrière». De nombreux militants communistes, dont le père de Guy Môquet, furent arrêtés par le gouvernement français sous l’accusation de sabotage, démoralisation de l’armée, trahison, incitation à la désertion, bref, pour avoir affaibli les arrières. Avec l’occupation de Paris par les Allemands, Guy Môquet déploya une grande ardeur militante pour coller des « papillons » et distribua des tracts qui reflétaient la ligne politique de son parti en été 1940, notamment un tract prônant l’abandon du combat :
"Des magnats d’industrie (Schneider, de Wendel, Michelin, Mercier […], tous, qu’ils soient juifs, catholiques, protestants ou francs-maçons, par esprit de lucre, par haine de la classe ouvrière, ont trahi notre pays et l’ont contraint à subir l’occupation étrangère"
Guy Môquet fut arrêté le 15 octobre 1940 dans le cadre du décret-loi Daladier du 26 septembre 1939 interdisant la propagande communiste. En matière de résistance à l’occupant, nous pensons qu’il y a mieux comme modèle.